La liberté

Position du problème

La liberté est une notion complexe car elle est un point de rencontre des débats mystiques, politico- juridiques, philosophiques, moraux…
D’un  point de vue moral l’homme est libre si, possédant toutes ses facultés physiques et mentales pour être responsable de ses actes, son vouloir ne subit pas de contrainte.
D’un point de vue métaphysique, l’homme est libre s’il n’est pas soumis à des agents  qui exercent une pression sur lui; à des agents comme la société,  la nature,  la destinée  dont il ne peut pourtant pas se départir.
D’un point de vue juridique, La liberté est un droit garanti et limité par des lois auxquelles l’homme, en tant qu’être social, est obligé  de se soumettre.
Le premier problème  de la liberté reste alors  sa définition face à  ses multiples conceptions. En second lieu se pose le problème de l’existence d’une liberté individuelle. Autrement dit la question est de savoir comment l’homme pourrait être absolument libre face à ses facteurs contraignants tels que les lois. Une telle question se pose car des lois naturelles, sociales, culturelles ou mêmes divines déterminent l’homme à agir et à penser  d’une certaine manière ; or la liberté, dans le sens courant du terme, consiste à faire ce que l’on veut.

I Liberté et déterminisme

L’homme est un être multidimensionnel : il est  à la fois un être conscient, biologique, culturel et socio-politique. C’est ce qui ressort de plusieurs anthropologies philosophiques notamment celles de Descartes, de Rousseau et d’Aristote…
Le déterminisme est cette  théorie d’après laquelle l’ensemble du réel découle d’un système de causes et d’effets. Ainsi cette théorie nous permet, en connaissant  parfaitement les antécédents d’un fait ou d’un d’événement, d’en  déduire avec rigueur les conséquences. Le déterminisme absolu est notamment soutenu par les physiciens en l’occurrence Pierre  Simon de Laplace qui déclare que tout dans l’univers obéit à des lois. Il écrit « Nous devons donc envisager l’état présent de l’univers comme l’effet de son état antérieur et comme la cause de celui qui va suivre. »
Face à ce déterminisme universel l’on se demande comment un acte peut-il être libre si l’on sait que l’homme comme tous les éléments  de la nature est régi par des lois physiques ?

 1°) Spinoza et l’illusion de la liberté

Adoptant ce principe  des physiciens, Spinoza considère que l’homme en tant être naturel suit nécessairement les lois de la nature ; il n’est pas « un empire dans un empire ». L’homme en effet s’insère dans cet ordre de la nature et ne constitue pas ni par ses passions, ni par ses actions un être à part. De ce fait Spinoza nie l’existence d’une liberté absolue. Il  y a une illusion de la liberté car l’homme est un être qui est déterminé à agir et à penser d’une certaine manière. Cette illusion vient du fait que l’homme est conscient de ses actes sans savoir ce qui le pousse à agir. La conscience de son existence et de ses actes n’implique pas forcément la liberté humaine. Il écrit : « les hommes donc  se trompent en ce qu’ils pensent être libres et cet opinion consiste uniquement pour eux à être  conscients de leurs actions et ignorent les causes par lesquelles ils sont déterminés ».  Être libre absolument, selon Spinoza, ce n’est pas agir par contrainte  mais agir selon les lois de sa propre nature. Il poursuit : « J’appelle  libre quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature. Dieu par exemple existe librement (quoique nécessairement) par ce qu’il existe par la seule nécessité de sa nature ».
Spinoza opte toutefois pour l’existence d’une liberté rationnelle.  La liberté rationnelle consiste à vivre sous la conduite de la raison. Par conséquent l’homme   ne doit pas être captif de ses passions et de ses  plaisirs. La liberté exprime ici une certaine maîtrise, une domination que nous avons sur  nous-mêmes.

2°)   La problématique liberté / Soumission : la conception  des stoïciens

Le stoïcisme  est dans  la dynamique du fatalisme. Le fatalisme est cette doctrine  qui proclame que tout ce qui arrive est fatal ; c'est-à-dire tout ce qui arrive doit arriver et arrivera justement. En effet, tout fait ou tout événement découle d’une loi divine, imprescriptible et inaliénable qui a existé de toute éternité. Ces lois divines et absolues sont inscrites dans l’ordre de la nature.  Par conséquent notre destin est déjà tracé par Dieu et nul ne peut y échapper. De ce fait les stoïciens prônent une morale de soumission à l’ordre divin qui est en même temps l’ordre de la nature. L’homme doit vivre en se conformant à la réalité des choses. D’où la formule d’Epictète «  accepte et supporte ». Marc Aurèle s’inscrit dans cette même lancée d’acceptation du destin lorsqu’il écrit « Il faut vivre, en te conformant à la nature, ce qui te reste encore de vie, comme si déjà tu étais mort, comme si la vie ne devais pas dépasser cet instant. Recevoir sans fierté, quitter sans regret. »
Comment alors concevoir la liberté si nous ne devons que nous soumettre à un ordre transcendantal ? En effet face à cette doctrine, l’homme, ne prenant pas en main sa propre destinée, n’est-il pas toujours passif ?
Toutefois le stoïcisme distingue des choses qui dépendent de nous et des choses qui ne dépendent pas de nous. Parmi les choses qui dépendent de nous  l’acte de juger est fondamental. Grace à cet acte, l’homme dispose d’un pouvoir immense sur les événements déjà  tracés auxquels il peut donner son assentiment. Même  si les événements ne dépendent pas de nous, Il faut reconnaître que l’interprétation, les opinions que nous en formons sont libres. L’homme dispose donc d’une liberté de jugement.
Mais si nous n’avons que le jugement à notre ressort sur des événements dont nous ne sommes pas la cause ne pouvons-nous pas dire que la liberté dans la conception stoïcienne n’est pas totale ? C’est cette question que soulèvent aussi bien Sartre, Hegel et Malebranche.

3°)  Malebranche et le combat de la liberté

S’inscrivant dans une optique à la fois cartésienne et religieuse, Malebranche place Dieu au centre de sa réflexion tout en donnant une importance capitale à la raison humaine. Il proclame que Dieu seul est cause qui agit dans l’univers selon des lois intelligibles.
Puisque la liberté se définit par absence de cause ou être cause de soi, la solution pour Malebranche est de tendre vers Dieu l’unique cause. La  liberté se présente alors comme  un combat contre les péchés, les passions et les tentations lesquels sont plutôt des facteurs qui nous éloignent de Dieu. C’est ainsi qu’en fonction d’un rapprochement de Dieu ou de son éloignement, les hommes ont leur liberté plus ou moins diminuée et même parfois  anéantie par le péché. Il en ressort de cette conception que la liberté n’est pas totale ni même égale chez tous les hommes. Chacun est libre en fonction de sa capacité à dominer ses passions et ses envies. Ne pas commettre le péché lequel nous éloigne de Dieu et en même temps nous rend esclave relève du bon sens. Un homme raisonnable avec une ferme assurance doit pouvoir dominer ses passions et ses désirs. Malebranche s’inspire de ce passage de l’Evangile selon Saint Jean VIII  v.34 qui dit « En vérité, en vérité, je vous le dis leur répliqua  Jésus, quiconque se livre au péché en devient esclave et perd sa liberté ». Le premier combat que l’homme doit mener pour rester libre est celui qu’il mène contre ces contraintes internes ; c'est-à-dire contre lui-même.
Avons-nous besoin de faire une conquête de notre liberté ? La liberté n’est –elle pas une caractéristique fondamentale de toute volonté humaine ? La volonté n’est-elle pas d’office libre si on sait qu’un acte libre est un acte fait volontairement ? Cette problématique aborde le rapport entre la liberté, la volonté et l’effort que doit fournir l’homme pour préserver ou regagner celle-ci.

II La liberté et  ses fondements

La liberté est une valeur universelle certes mais très fugace. C’est pourquoi elle doit être conservée et consolidée. L’une des bases sur lesquelles doit reposer la liberté est la maîtrise de soi et celle du monde. La connaissance  demeure alors une condition sans laquelle aucune maîtrise des lois physiques, sociales ou psychologiques n’est possible. C’est justement cette maîtrise qui nous permet de contourner le déterminisme et d’être comme les « maîtres et possesseurs de la nature » selon les mots de Descartes. C’est à ce propos qu’Engels écrit : « la liberté consiste en cette souveraineté sur nous-même et sur le monde extérieur fondées sur la connaissance des lois nécessaires de la nature ».
La liberté est une notion abstraite qui exige pour cela de  la pratique mais aussi d’être expérimentée…Bref selon les principes des phénoménologues, elle doit se manifester pour prouver son existence. Cette manifestation peut se faire à travers nos actes.

1°) liberté et acte

Sartre définit l’homme par la liberté. Dans cette dynamique, la liberté n’est pas une conquête, elle est  plutôt une donnée et elle constitue même l’essence de l’homme puisque l’homme est «  condamné à être libre ». Il écrit : « l’homme ne saurait être tantôt  libre et tantôt esclave : il est tout entier et toujours libre ou il n’est pas. »  C’est dire que la liberté ne se conquiert pas ; elle est constitutive de l’être humain et demeure permanente et totale. Cette conception de la liberté découle de la doctrine de l’existentialisme. Dans cette doctrine l’homme est ce qu’il fait et rien d’autre que ce qu’il se fait ; autrement il se définit par l’ensemble de ces actes ainsi que ce qu’il choisit d’être. C’est par ce que l’homme est un existant c’est à dire celui qui a la possibilité de se dépasser qu’il existe d’abord avant de se donner une nature. D’où le sens de sa phrase « l’existence précède l’essence ».
L’homme capable de se réinventer à tout instant n’a pas de nature préétablie.  Il se présente, à la différence des choses, comme un projet à réaliser étant donné qu’il  est doté de plusieurs possibilités. La liberté pose  d’ailleurs comme condition la capacité de choisir face à plusieurs possibilités. Or l’homme n’étant pas prédestiné ni déterminé par une quelconque loi fixe et figée, est donc libre absolument.
Accepter une détermination ou l’existence d’une nature humaine, c’est soumettre l’homme aux décisions de la société ou celles de Dieu. Or l’homme ne devient que ce qu’il veut. Faire appel à dieu pour expliquer le destin de l’homme, c’est refuser d’assumer cette responsabilité énorme d’être totalement libre qui ne témoigne que de « la mauvaise foi ». La « mauvaise foi », chez Sartre, traduit un mensonge à soi-même qui est une négation de l’authenticité dont l’homme doit faire preuve.
 Contrairement aux idées des stoïciens donc, on comprend aisément que l’homme n’est pas déterminé ; il ne devient que ce qu’il veut en se fondant sur les actes posés. Toujours est-il que l’acte posé doit refléter sa conscience. C’est en cela d’ailleurs que consiste l’authenticité.  C’est ainsi que la liberté est inviolable d’autant plus que personne ne peut atteindre ni enfermer la conscience d’autrui. Cette considération selon laquelle la liberté se fonde sur la conscience a poussé Sartre à dire aux Français lors de l’occupation allemande: « Nous n’avons jamais été aussi libres que sous l’occupation ». C’est dire que la liberté est intrinsèquement liée à la conscience d’être libre. Cette idée se heurte pourtant à la conception de Sigmund Freud, conception selon laquelle l’homme est surdéterminé par son  Inconscient. Seulement Sartre refuse l’existence d’un inconscient qui rendrait l’homme irresponsable de ses propres actes. L’acte ne peut émaner que d’un choix libre et conscient. L’homme est totalement responsable de lui –même mais aussi de toute l’humanité. Partant de toutes ces implications la liberté se présente comme un lourd fardeau qui pèse sur tout homme  

2°) la liberté et l’authenticité

Bergson va plus loin que Sartre en déclarant que la liberté c’est l’authenticité.  En effet agir sous l’influence d’autrui de même qu’agir sous la contrainte est aux antipodes de la liberté. Les influences extérieures marquent une différence fondamentale avec notre moi profond que représente notre conscience. Cette conscience qui demeure notre fort intérieur, doit toutefois se manifester avec rigueur. Or le lieu de sa manifestation est le comportement. En effet si la conscience n’est pas observable en  elle-même, néanmoins le comportement  qui en est l’émanation  est manifeste. Le comportement est l’ensemble de nos dires et de nos actes qui brisent le moi superficiel lequel est formé uniquement à partir des habitudes et des conseils ou des exigences extérieures. L’acte libre est sans raison ni motif, c’est un acte qui cherche seulement à  exprimer notre personnalité entièrement. Toutefois il ne doit pas y avoir une rupture entre la conscience et le comportement car est libre seul l’acte qui demeure le prolongement de la personnalité de tout homme. Il en sera alors le miroir ou l’écran qui nous renvoie l’image de qui nous sommes réellement. Contre  Malebranche donc, Bergson déclare qu’une maîtrise de soi qui fausserait nos pensées et nos sentiments les plus intimes ne constitue pas la liberté. Au contraire la liberté est un acte spontané qui ne demande pas que l’individu se trahisse lui-même pour se conformer aux exigences extérieures
Bref être libre consiste à rester égale à soi, original et authentique. Bergson écrit à ce propos : « Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste.» En employant l’analogie d’une œuvre artistique, Bergson veut signaler simplement que l’acte libre est la signature ou l’empreinte de notre moi profond sur nos actes à l’image tout créateur qui signe son œuvre.
Cependant rester égale à soi-même, compte tenu de la pression extérieure, exige une très grande détermination. La liberté est un vœu possible mais sa réalisation dépend largement de la volonté. L’un fondement de la liberté est d’ailleurs la volonté selon certains penseurs comme Kant, Rousseau et Maine de Biran.

3°) La liberté et la volonté

La liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule expérience que nous avons. Ainsi tout individu éprouve un sentiment immédiat de sa liberté. En effet la  liberté est une de ses données intuitives  qui ne se prouve pas car le simple vouloir est déjà liberté. Descartes écrit à ce propos : « Il y a que la volonté seule ou la liberté du franc arbitre que j’expérimente en moi être si grande que je ne conçois point d’aucune autre plus ample et plus étendue, en sorte que c’est elle principalement qui me fait connaître que je porte l’image et la ressemblance de Dieu… ».  Et pour exister cette liberté n’a pas besoin  de se manifester de quelconque manière que cela puisse être.
 La liberté, selon René Descartes, se fonde uniquement sur la volonté qu’on nomme liberté d’indifférence. Il définit cette liberté comme un simple acte de choisir ; il s’agit du libre arbitre qui se présente comme un choix indépendant des mobiles et des motifs. C’est pour qualifier le libre arbitre que Descartes écrit : « suivre le pire encore que nous connaissions le meilleur ». Mais il faut reconnaître que la notion de vouloir est plus générale. En effet vouloir peut signifier désirer  consentir ou choisir alors que la liberté procède toujours d’une délibération même quand il s’agit de choisir. C’est pour cette raison que le choix, le désir, l’intention relèvent également de la volonté au même titre que la liberté. Seulement le simple acte de choisir représente la liberté au plus bas niveau. Même si le simple choix suffit pour nous distinguer de l’animal, selon l’expérience de Jean Buridan, l’homme aspire à un degré supérieur de la liberté.
Face à la réalité du bien et du mal, la liberté, au sens élevé, reste liée à des questions morales. Disposer d’un libre arbitre n’est pas disposer de la liberté nous dit Saint Augustin car être libre c’est calquer notre vouloir et notre action sur le bien. En effet, selon Saint Augustin, en agissant selon le mal le libre arbitre reste intact alors que la liberté est aliénée.
De même, Kant, tout en intégrant l’idée de loi morale, définit la liberté comme un acte volontaire. En effet, la volonté particulière obéit  à des maximes lesquelles doivent être érigées en règle universelle de conduite. La liberté est déductible de ce principe moral ou de cette capacité de l’individu à s’élever à un niveau universel grâce à la loi morale. Ainsi la liberté serait inconnue sans la loi morale. Kant écrit à ce propos « Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont une seule et même chose ».                                                                                                                     
Le devoir, selon Kant, c’est agir par respect pour la loi morale, c’est agir selon un principe rationnel et non selon un motif ou mobile étranger lequel trahirait la liberté. Cette liberté  qui se fonde sur la loi est appelée autonomie de la volonté car elle ne dépend d’aucun principe extérieur. Dans cette perspective où la liberté est déductible de la moralité, l’action ne pouvait pas être en reste. En réalité une action qu’elle soit morale, économique ou politique est non seulement le reflet de la liberté mais aussi un facteur de libération, un moyen de regagner ou de  conquérir la liberté.

III Liberté et Libération

1°)  liberté et effort

Poursuivant cet identification de la liberté et de la volonté, Maine de Biran souligne  toutefois qu’elle doit s’exercer  en terme d’effort physique. Le moi, se définissant essentiellement par la conscience, n’a de réalité que dans le vouloir. Cette volonté dans laquelle  réside exclusivement le moi est justement l’acte libre. Par là, Biran remplace le cogito de Descartes par la liberté. C’est dire que la liberté constitue tout notre être et qu’elle le définit finalement. Seulement il ne suffit de se limiter à cet essence car elle n’aura de sens et de consistance qu’en faisant un effort de dépasser les déterminations et les limitations d’ordre physique. C’est dans ce sens que la liberté est intimement liée à la notion de pouvoir. Pouvoir, en effet, signifie domination ; c’est-à-dire une force que l’individu doit faire montre pour marquer sa liberté face à cette situation de limitation extérieure. Une distinction entre le sujet qui fait l’effort et l’objet qui le subit est donc nécessaire. En réalité  l’action et la résistance à l’action installe une relation d’opposition laquelle montre mieux la puissance et la persistance de la liberté face à des circonstances bien difficiles.
Dans  la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel, l’activité est non seulement le lieu de manifestation de la liberté, mais aussi elle est un moyen de libération. A-t-on besoin de nous libérer si on sait que la liberté, chez Hegel, définit la conscience ? En effet pour Hegel, la conscience de soi est  en même temps une conscience libre. Dans cet ordre d’idées, la vie n’est donnée qu’avec la liberté ; c’est dire qu’elle est aussi fondamentale que l’existence en tant que telle.  Toutefois cette liberté liée à la conscience resterait négative sans la médiation. En effet la liberté dans sa plénitude  d’existence se définit comme l’égalité de soi devant l’altérité. C’est ce que le maître a bien compris car l’exclusive persévérance dans la vie n’est qu’un simple désir animal lequel relève de l’instinct de conservation. Or la conscience véritablement humaine est celle qui risque sa vie pour être reconnue comme essentiellement libre. Elle ne serait pas alors prisonnière de la vie. Le maître l’est de lui car il affirme sa liberté au risque de sa vie mais il est aussi maître de l’esclave lequel est prisonnier de son attachement à la vie. Ainsi le maître a son Je complet et le Je supprimé de l’esclave. Toutefois  l’esclave travaille puisqu’il est soumis à son désir animal de survivre  même au prix de sa liberté.  Et c’est aussi son travail qui fait vivre le maître. En transformant la nature pour faire subsister le maître, l’esclave se transforme lui-même et accède à la liberté. Alexandre Kojève, dans son introduction à la lecture de Hegel, souligne cette libération  de l’esclave par le travail : «  Et en travaillant, l’esclave devient le maître de la nature... En devenant par le travail maître de la nature, l’esclave se libère donc de sa propre nature d’esclave : il le libère du maître». Le produit issu de son travail est à la fois une preuve de sa liberté mais aussi un moyen de libération car il manifeste sa domination et sa maîtrise de la nature. Tandis que le maître totalement dépendant du travail de l’esclave pour vivre devient l’esclave de l’esclave car il a interposé entre lui et la nature l’effort de l’esclave. Hegel écrit : « ….mais le maître ayant interposé l’esclave entre elle et soi n’entre en contact qu’avec l’aspect dépendant de la chose à l’esclave qui la travaille ». Bref c’est pour dire que la liberté s’acquière par l’activité, par le travail, par l’effort que l’homme déploie dans la nature.

 2°) Marx et la quête de l’autonomisation

 La lutte des consciences dont parle Hegel ; laquelle lutte a pour enjeu la liberté ou la mort trouve son fondement dans la réalité sociale. Soulignant que la conscience seule ne constitue pas notre être, Marx transforme ainsi la dialectique de Hegel en une lutte de classes sociales. Il écrit «  Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience ». Partant de cette remarque Marx définit la liberté d’un individu dans sa relation avec les autres. C’est au cœur de l’antagonisme des classes sociales qu’il faut chercher la liberté comme libération. Cette libération économique, dont le premier moment demeure le travail, est intimement liée à la liberté socio-politique. Toutefois le travail, tel que conçu par Marx, est un couteau à double tranchant. En effet il est à la fois facteur de liberté et facteur d’aliénation. La liberté dans cet ordre d’idées ne commence qu’à partir du moment où cesse le travail  comme une aliénation, comme une nécessité ou une  contrainte. Marx veut  ainsi libérer l’homme de tout ce qui ne fait pas partie de son essence originelle, de tout ce qui est aliénation. Nous commencerons par  la religion qui est une  aliénation de son esprit et de toute son existence pour le mettre au service d’un « dieu ». Ensuite  du  système économique qui aliène le travail de l’ouvrier au profit  du capitaliste ; et de ce processus d’ailleurs  est née son aliénation politique et sociale. Bref dans ces différentes aliénations : celle de  son être, de son esprit  et de son travail, les efforts de l’individu se retournent contre lui. Marx, pour clarifier la perte de notre essence et de notre liberté à cause du travail,  écrit dans son Ebauche d’une critique de l’économie politique :
« Or, en quoi consiste la dépossession du travail ?
D’abord, dans le fait que le travail est extérieur à l’ouvrier, c’est-à-dire qu’il ne s’appartient pas, mais le nie ; qu’il ne s’y sent pas satisfait, mais malheureux ; qu’il n’y déploie pas une libre énergie physique et intellectuelle, mais mortifie son corps et ruine son esprit. C’est pourquoi l’ouvrier n’a le sentiment d’être à soi qu’en dehors du travail ; dans le travail, il se sent extérieur à soi-même. Il est lui quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il n’est pas lui. Son travail n’est pas volontaire, mais contraint. Travail forcé, il n’est pas la satisfaction d’un besoin, mais seulement un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. La nature aliénée du travail apparaît nettement dans le fait que, dès qu’il n’existe pas de contrainte physique ou autre, on fuit le travail comme la peste ».
La suppression des tâches aliénantes, condition sine qua none de notre libération, ne peut se faire toutefois sans une lutte farouche, sans une révolution.  C’est parce que Marx demeure fidèle à son idée de transformer  le monde  au lieu de se contenter de l’expliquer qu’il constate que l’ouvrier doit regagner sa liberté qu’il avait perdu à cause du pouvoir financier dans le système capitaliste.  Cette transformation radicale (car elle est  à la fois politique sociale et économique) prend les allures d’une révolution qui  fait appel aussi bien à la connaissance que l’appropriation des moyens de production ainsi que l’instrument de domination tel que l’Etat. Une fois que la justice sociale soit rétablie laquelle consiste à  faire disparaître les inégalités sociales, alors nous obtiendrons la liberté qui correspond à un développement intégral et harmonieux de l’homme dans et par son travail.
Dans sa dynamique marxiste, Jean Paul Sartre souligne que la politique aura à jouer un rôle déterminant. En effet c’est dans le militantisme et dans les résistances physiques qu’on affirme sa liberté. Les prolétaires doivent donc se fédérer et s’engager dans cette lutte. La liberté ne s’acquiert pas ; elle se conquiert à travers l’engagement politique sans quoi aucune lutte, aucune résistance n’est pas possible. Ce militantisme et cet engagement  nous permet dire que ma liberté est intrinsèquement liée à celle des autres. Sartre écrit à ce propos : «  Dès qu’il y a engagement, je suis obligé de vouloir en même temps que ma liberté la liberté des autres ». L’homme ne doit être tranquille tant qu’une liberté est menacée dans ce monde selon Sartre.
Etant donné que l’homme est un  être foncièrement social, sa liberté ne pouvait qu’être conjuguée avec celle des autres de telle sorte qu’une coexistence des libertés publiques puisse être possible. C’est dans cette dynamique qu’intervient le droit pour assurer à chaque individu sa liberté.

IV Les libertés publiques

Face aux autres la liberté n’est plus faire ce que l’on veut ou être sans contrainte. C’est parce que la liberté ne doit pas nuire à la liberté que la Déclaration des droit de l’homme  ainsi que les penseurs politiques ont insisté sur la nécessité de garantir et de réglementer la liberté. Or le seul moyen de garantir la liberté est de donner force aux lois. Etant donné que la liberté est un droit c’est seulement d’une loi qu’elle naître. A l’égard de la liberté, la loi a un rôle polyvalent ; elle est à la fois sa source, son garant, sa limitation et son essence. C’est important alors de savoir la conception de la loi dont il s’agit car force est de constater qu’il existe plusieurs types de loi.
Le ROBERT  fait remarquer que le mot loi, au sens large, s'applique aussi aux règles coutumières sanctionnées par l'autorité publique, et qui ne sont pas édictées par le législateur. Stricto sensu (en droit), il désigne seulement le droit écrit, par opposition au droit coutumier ou droit non écrit.
Mais la distinction fondamentale qu’il faut faire est celle qui existe entre les lois positives dites humaines lesquelles expriment une obligation juridique ou morale et les lois naturelles exprimant une nécessité. Ainsi la loi morale ou juridique relève d’une liberté de la conscience tandis que la loi naturelle relève d’une contrainte physique. L’idée de sanction vient s’y greffer comme un autre critère distinctif entre loi naturelle et loi positive. En effet la sanction est une peine ou une récompense qui garantit l’exécution d’une loi positive. Seulement la sanction est plus manifeste dans l’exécution des lois juridiques que celle des lois morales car dans cet ordre d’idées, il y a obligation de répondre de ses actes devant une force publique plutôt que devant notre seule conscience morale. Il est donc évident que nous parlons de loi au sens juridique du terme car il s’agit de réglementer les rapports des individus entre eux ainsi que ceux entre l’individu et la collectivité. C’est sans doute ce type de loi qui nous voir de manière pertinente ma liberté doit être conjuguée avec celle des autres. Cette conjugaison nous permet de souligner la valeur de la loi juridique à l’égard de la liberté.

1°) Liberté et loi

  Une distinction entre liberté politique et liberté philosophique s’impose selon Montesquieu. Une liberté philosophique consiste dans l’exercice de sa volonté tandis qu’une liberté politique est dans l’exercice d’un droit issu d’une loi. C’est parce que l’exercice de ma volonté peut se  heurter à celui des autres que la loi intervient comme sa garantie. En effet la liberté risque d’être anéantie sans cette garantie ; et celle-ci  consiste à fixer à chacun les bornes de sa liberté pour permettre aux autres de jouir de ce même droit. Montesquieu  met l’accent sur l’objectif  final de la loi à savoir la sûreté des personnes et l’assurance de leurs droits civiques dont le plus fondamental demeure la liberté. C’est dire que sans cette assurance la liberté resterait nulle. Montesquieu, dans son livre L’esprit des lois, tome1, identifie la liberté et la sûreté lors qu’il écrit « La liberté politique consiste dans la sûreté, ou du moins l’opinion que l’on a de la sûreté. Cette sûreté n’est jamais plus attaquée que dans les accusations publiques ou privées. C’est donc la bonté des lois criminelles que dépend principalement la liberté du citoyen».
Abondant dans le même sens, la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 Août 1789, s’inspirant fortement des idées de Montesquieu et de Rousseau, insiste sur l’aspect limitation qui va de pair avec la sûreté de la liberté. C’est dans son article 4 principalement que le rôle primordial de la loi qui consiste à limiter les libertés individuelles apparaît. Cet article stipule : « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi ». C’est  comme pour reformulée d’une manière plus précise les mots de Rousseau qui disent  « ma liberté s’arrête là où commence celle des autres ».
La conception commune de la loi selon laquelle celle-ci est une règle générale et impérative qui régit l’activité des hommes imposée par la coutume ou l’usage et le plus souvent écrite, fait appel à une autorité politique qui seule peut faire régner une justice publique. La valeur d’une loi d’ailleurs réside pour une bonne part dans la justice, dans l’impartialité et dans la rigueur. Il y a alors une nécessité d’obéir aux lois nous dit Jean Jacques Rousseau car elle n’est pas un principe extérieur qui régit du dehors les individus. Et l’idée d’imposition dont fait preuve une loi ne doit pas non plus nous faire perdre de vue l’implication de notre volonté individuelle. Cette dernière participe à la volonté générale laquelle est la volonté de la totalité. En effet Rousseau définit la loi comme l’expression de la volonté générale ou celle du peuple-dans sa globalité et dans son unité-dont chaque citoyen en est un membre. Rousseau écrit : « Mais quand tout le peuple statue sur tout le peuple, il ne considère que lui-même; et s'il se forme alors un rapport, c'est de l'objet entier sous un point de vue à I’ objet entier sous un autre point de vue, sans aucune division du tout. Alors la matière sur laquelle on statue est générale comme la volonté qui statue. C'est cet acte que j'appelle une loi ». Cette imposition d’ailleurs est une condition qui garantit l’égalité de tous les citoyens grâce à la soumission aux mêmes lois. Un rapport intime entre loi et égalité se dégage dans l’optique de Rousseau comme celui qui existe entre liberté et loi. Dans cette dynamique les lois sont supérieures parce que tout simplement elles sont des lois ; de ce fait elles sont neutres et s’appliquent à tous y compris mêmes les magistrats lesquels sont ses dépositaires. Ces précisions posées, Rousseau écrit : « Obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » et de renchérir : « Il n’y a donc point de liberté sans lois, ni là où quelqu’un est au-dessus des lois… » Ainsi Rousseau, en dernière analyse, insiste sur le principe d’égalité en soulignant que nul n’est au-dessus des lois. Le pacte social peut seul apporter une vraie égalité et une vraie liberté. Et donc toute volonté individuelle qui n’obéit pas à la volonté générale ne pourrait pas être considérée comme libre. C’est pourquoi une autorité centrale chargée de faire régner cet égalité s’avère nécessaire. La problématique liberté et pouvoir politique se pose alors.

2°) Pouvoir politique et liberté

Pouvoir qui signifie force, pression ou contrainte semble s’opposer, à première vue, à la notion de liberté notamment dans sa définition générale. Mais il faut distinguer plusieurs pouvoirs en tenant compte de son origine et de son champ d’application. En effet il existe un pouvoir économique, un pouvoir physique, un pouvoir intellectuel et particulièrement un pouvoir politique. Le pouvoir politique sur qui repose l’Etat est un pouvoir social, institutionnalisé et consenti. La légitimité de ce pouvoir vient d’ailleurs du droit de commander de certains et le consentement à obéir des autres. Mais ce consentement et cette institutionnalisation du pouvoir politique se justifient par le principe selon lequel l’Etat doit remplir un certain nombre de fonctions. Parmi les fonctions régaliennes celle d’assurer l’ordre et la sécurité des biens et des personnes est d’une importance capitale. En effet sans la paix sociale, l’exercice de la liberté risque d’être hypothéqué. Or la liberté revêt plusieurs formes qui ne peuvent exister que dans une situation de calme et de tranquillité. Donc être libre politiquement consiste d’abord à libérer l’esprit de toutes les menaces et violences physiques ou verbales qui pèsent sur lui comme un lourd fardeau. La mission fondamentale de l’Etat et du pouvoir politique dont il fait office est, en fin de compte, de garantir les différentes libertés. Spinoza conteste l’idée selon laquelle le rôle de l’Etat puisse être uniquement de la domination qui viserait une oppression de l’individu. Il écrit : « Ce n’est pas pour tenir l’homme par la crainte et faire qu’il appartienne à un autre que l’Etat est institué ; au contraire c’est pour libérer l’individu de la crainte… La fin de l’Etat est donc en réalité la liberté».
La rupture entre la volonté de l’Etat et la volonté individuelle est nette à tel point qu’on se demande comment une instance juridique qui incarne une telle force et une autorité  indéfectible peut se déployer sans nuire ou même écraser les libertés individuelles. Paul Valéry faisait déjà remarquer deux risques considérables  d’un Etat fort et d’un Etat faible lorsqu’il écrit «  Si l’Etat est fort, il nous écrase. Si l’Etat est faible nous périssons ». Mais Montesquieu souligne que la force de l’Etat est plus redoutable que sa faiblesse si bien qu’il demande de l’affaiblir par son fameux principe de la séparation des pouvoirs. Il écrit à ce propos « Il y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et de l’exécutrice ». C’est parce que trop de pouvoir constitue toujours un danger pour les individus qu’ « il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir  arrête le pouvoir ». Montesquieu, père fondateur d’une démocratie libérale, met sur pied un dispositif permettant de garantir ce qu’il appelle les principes de la République et de réaliser la liberté des citoyens qu’il distingue d’ailleurs de l’indépendance. Et même dans une démocratie, il ne s’agit pas de faire ce que l’on  veut car, même dans ce régime où on met en avant le principe de la liberté, on est dépendant des lois. Montesquieu poursuit : « Il faut se mettre dans l’esprit ce que c’est que l’indépendance, et ce que c’est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent : et, si un citoyen pouvait faire ce qu’elles défendent, il n’aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir ».
Quand bien même que toutes les dispositions ont été prises pour éviter que le pouvoir de l’Etat soit un pouvoir despotique (c’est-à-dire pouvoir absolu, arbitraire et liberticide), force est de constater que les lois et la puissance de l’Etat ne peuvent pas aller de pair avec les libertés. Des penseurs comme Hobbes ainsi que les anarchistes, en l’occurrence Proudhon et Bakounine, soutiennent qu’aucune contrainte ou autorité n’est réconciliable avec l’idée de liberté ; et cela quelque soit sa nature ou son origine.
En effet la loi ne fait qu’interdire ou prescrire. Et face à cet ordre imposé par la loi, toute possibilité de choix est annihilée. Or la liberté se définit essentiellement comme un pouvoir d’autodétermination ou une capacité de choisir devant plusieurs possibilités. Ainsi la loi demeure une contrainte, une limitation incompatible avec l’idée de liberté poussant Hobbes à définir la liberté comme  « le silence des lois ». C’est là seulement où il y absence de lois que l’homme peut décider librement de faire ou de ne pas faire. Les anarchistes s’inscrivent dans cette logique pour dire que toute autorité exerce nécessairement une contrainte  sur les individus. Or la valeur suprême demeure toujours l’individu. Ainsi toute autorité peu ou prou devait être bannie en proclamant leur slogan : « Ni dieu, ni maître ». Cet attitude de refus des anarchistes se fonde sur l’idée selon laquelle il faut supprimer systématiquement toute autorité qu’elle vienne de dieu ou d’un maître car selon Proudhon « le gouvernement de l’homme par l’homme c’est la servitude ». Accepter une autorité quelconque ainsi qu’accepter d’être dirigé c’est se réduire en esclave. Donc tout individu doit rester totalement libre en étant maître de lui-même.

Conclusion

La notion de liberté est complexe dans la mesure où elle fait appel aussi bien à d’autres notions  qu’à des doctrines. Ainsi des doctrines aussi importantes les unes que les autres ont pu être étudiées en mettent en avant leurs conceptions de la liberté. D’une part des doctrines comme celle du déterminisme, du fatalisme, de la phénoménologie et de l’existentialisme ont pu être abordées sous un certain angle. C’est parce que la liberté revêt un cachet original reflétant les principes de ces théories. De même des auteurs importants incarnant ces théories comme Spinoza, Hegel, Sartre ont occupés une place de choix dans cette étude.
D’autre part les notions de lois, de responsabilité et d’actes ont pu être également examinées. La notion de loi est spécialement au cœur  de cet examen. C’est que la loi qu’elle soit naturelle ou sociale est toujours une détermination alors que la liberté soulève la problématique d’une possibilité chez l’homme de s’autodéterminer. Et inversement on se demande si la liberté serait possible sans la loi car c’est elle aussi qui garantit tout en limitant toutes les libertés.
 
Auteur: 
Khady Mbaye Professeur de philosophie au Lycée de Taïba Niassène

Commentaires

Rien à dire c'était impeccable.

En donnant les lignes les plus importants car ça prend beaucoup de temps et on a pas forcément tous besoin pour traiter un sujet mais dans l'ensemble est un excellent travail jamais bien .

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