Histoire : Les résistances : formes, exemples et bilan
Classe:
Troisième
L'essentiel à retenir
L'arrivée des Européens a suscité un peu partout en Afrique de très fortes résistances.
L'opposition des populations africaines à la conquête coloniale a pris deux formes : une forme armée et une forme non armée.
Les résistances sont incarnées par les peuples et d'illustres personnalités.
I. Les résistances armées
La résistance armée se caractérise par une opposition militaire menée par des souverains ou des chefs maraboutiques pour sauvegarder l'indépendance de leurs territoires ou pour empêcher la présence et l'influence européennes.
Elle est incarnée entre autres par des personnages comme Lat DIOR au Cayor et Samory au Wasssoulou.
Lat Dior DIOP, intronisé en 1862, se met à réunifier le Cayor divisé par les Français et rejette tous les traités signés par ses prédécesseurs.
Après plusieurs combats avec les Français (Ngol Ngol, Loro), il s’allie à Maba Diakhou Ba et ensemble, ils battent les Français à la bataille de Pathé Badiane en 1865.
Après la mort de Maba Diakhou, Lat Dior retourne au Cayor et redevient Damel en 1870. Cependant, il prend les armes pour s'opposer au projet des français de construire la ligne de chemin de fer Dakar-St Louis (1879).
Lat Dior trouve la mort à Dekheulé le 26 octobre 1886
Samory TOURE est né vers 1830 en Haute Guinée prés de Kankan.
Il fonde le Wassoulou, un empire qui s'étend de la boucle du Niger au Nord au Libéria au Sud, du Fouta Djalon à l'ouest à Sikasso à l'Est.
Sa capitale est Bissandougou.
A la tête d'une puissante armée de Sofas, il tente de barrer la route à l'impérialisme français au Soudan.
Par le traité de Bissandougou (1887) Samory laisse les pays de la rive gauche du fleuve Niger aux français.
Le traité de Nyako (1889) va lui permettre de continuer ses conquêtes vers l'Est.
Poursuivi par Archinard, il pratique la « tactique de la terre brulée ».
Surpris à Guélémou en 1898, Samory est déporté au Gabon où il trouve la mort deux ans après.
II. Les résistances non armées
Elles sont menées par les villages, groupes de villages, ethnies ou par des personnages charismatiques qui s'opposent à la domination européenne.
Les Africains utilisent diverses stratégies : soulèvements populaires, rejet des moyens d’assimilation (écoles, religions), boycott des produits européens, sabotage, refus de payer l'impôt ou d'exécuter les corvées, les travaux forcés, le service militaire.
Les résistances non armées ont revêtu des caractères très divers.
La résistance non armée est incarnée entre autres par Alin Sitoé Diatta et Cheikh Ahmadou Bamba.
Cheikh Ahmadou BAMBA est né vers 1852 à Mbacké Baol.
Par son érudition, il fonde le mouridisme basé sur le culte de la prière et du travail. Sa popularité inquiète
l’administration coloniale française qui l’exile au Gabon (1895−1902) puis en Mauritanie (1903−1907).
Il meurt en 1927.
Le mouridisme a contribué à freiner l'influence de la civilisation occidentale.
Alin Sitoé DIATTA née en 1920 à Cabrousse en Basse Casamance a mobilisé les populations contre l'occupation française en leur demandant de boycotter les cultures commerciales, de refuser le paiement de l'impôt et les réquisitions.
Arrêtée en 1943, elle est déportée au Mali où elle trouve la mort à Tombouctou en 1944.
III. Le bilan des résistances
Les résistances armées n'ont pas empêché la pénétration et la domination coloniales.
Leur échec a été facilité par les divisions des Africains et la supériorité technique des colonisateurs.
Cependant, malgré l'échec des résistances armées, les Africains, à travers les résistances populaires, culturelles et passives, ont réussi à conserver leur patrimoine culturel, leurs religions et à perpétuer l'esprit du refus.
Les résistances africaines ont été diverses, longues et âpres.
Cependant elles ont été vaincues par les Européens qui vont s'installer durablement en Afrique.
Auteur:
Exercices, Histoire Géographie, Troisième
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