Le Sénégal : vie politique de 1944 à 1962 - 3e
Classe:
Troisième
Le mouvement d'émancipation s'accélère en Afrique noire après la deuxième guerre mondiale. Elle se fait dans l'ensemble dans la non-violence. C'est le cas du Sénégal sous la conduite de grandes figures politiques comme Léopold Sédar Senghor, Lamine Gueye et Mamadou Dia.
I. Vie politique de $1944$ à $1956$
Les promesses faites par la France aux colonies d'Afrique noire pendant la Deuxième Guerre Mondiale ont été à l'origine de la tenue de la conférence de Brazzaville du $30$ Janvier au $8$ Février $1944.$ Elle préconisa des réformes économiques et sociales dont la naissance de syndicats mais écarta toute idée d'autonomie même à long terme. La conférence propose la création d'assemblées fédérales dans les territoires ainsi que la suppression de l'indigénat. Ces promesses n'empêchent pas le drame des tirailleurs sénégalais de Thiaroye qui fit $24$ morts, 11 blessés, $45$ arrestations et $34$ condamnés. En $1945$, le Sénégal envoya au parlement de Paris Me Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor qui participèrent à l'élaboration de la nouvelle constitution faisant du Sénégal un TOM dotée d'une assemblée législative dirigée par Seydou Ndao. Félix Houphouët Boigny obtient la suppression du code de l'indigénat et l'extension de la citoyenneté aux populations rurales. Senghor démissionne alors de la $SFIO$ (Section Française de l'Internationale Ouvrière) et crée le $BDS$ (Bloc Démocratique Sénégalais). La décolonisation s'accélère grâce à l'action militante de $l'UPS$ $($fusion du $BPS$ et du $PSAS)$, des syndicalistes, des étudiants mais aussi à la nouvelle politique coloniale de Charles De Gaulle. La Loi Cadre consacre la balkanisation et met en place un exécutif local dans chaque colonie. Soumis au référendum en Septembre, on assiste à l'éclatement de $l'UPS$ entre les partisans du $NON$ c'est-à-dire les indépendantistes comme Abdoulaye Ly, Assane Seck, Amadou Mactar Mbow et les partisans du $OUI$ comme Senghor, Mamadou Dia. Le $OUI$ l'emporte avec $97.5\%$ des voix. Le Sénégal entre alors dans la communauté.
La première épreuve de force entre les colonisateurs et les colonies fut la Grève des Cheminots de $l'AOF$ déclenchée en Octobre $1947$ par le Syndicat des Travailleurs Indigènes du Dakar Niger STIDN affilées à la Confédération Générale des Travailleurs CGT sous l'instigation d'Ibrahima Sarr à la suite d'un projet de compression du personnel. La grève va durer $160$ jours $($jusqu'en mars $1948).$ L'action syndicale se poursuit après la grève (manifestations, cahiers de doléances du premier Mai) et aboutit en $1951$ à la promulgation du Code de Travail d'Outre-Mer qui abaisse la durée du travail à $40$ heures par semaine et reconnaît des congés pays.
II. Évolution politique de $1956$ à $1959$
La Loi Cadre a été mise au point sous les pressions des évènements par Gaston Deferre Ministre de la France d'Outre – Mer et Félix Houphouët Boigny, Ministre Délégué. Étape décisive dans la voie d'indépendance, la loi instaure le suffrage universel et donne à chaque territoire un conseil de gouvernement émanent de l'assemblée territoriale. C'est ainsi qu'au Sénégal c'est le $BPS$ $($né de la fusion du $BDS$ avec $l'UDS$ de Thierno Bâ et la $MAC$ d'Assane Seck$)$ vainqueur des élections de Mars $1957$ contre le $PSAS$ de Lamine Gueye qui constitue l'ossature du Premier Conseil.
Son président est le Gouverneur de $l'AO$ et son vice-président Mamadou Dia qui décide de transférer la capitale de St Louis à Dakar en $1957$ pour lutter contre la balkanisation de $l'AOF$, conséquence de l'application de la loi cadre, Senghor forme la Convention Africaine et Lamine Gueye le Mouvement Socialiste Africain au moment où se crée à Thiès le premier parti communiste Sénégalais le $PAI$ du pharmacien Mahjemout Diop.
III. Évolution politique de $1959$ à $1962$
En Janvier $1959$ le Mali et le Sénégal créent la Fédération du Mali dont Dakar devient la capitale. Modibo Keita est le président, Mamadou Dia le vice président Senghor le président de l'assemblée fédérale. En Décembre $1959$ le Mali demande l'indépendance conformément à l'article $81$ de la constitution $1958$ et l'obtient. Le $4$ Avril $1960$ sont signés les accords de transfert du pouvoir. En Juin l'indépendance est proclamée et les accords avec la France sont signés. Des différences de conception du pouvoir, la répartition des postes clés et surtout le refus de Modibo Keita de la candidature de Senghor à la présidence de la Fédération expliquent les évènements du $19$ août $1960$ ; c'est l'échec puis le retrait du Sénégal de la fédération le $20$ août. La République du Sénégal change de Constitution, de drapeau, d'hymne ; choisit Senghor comme président et Mamadou Dia comme Premier Ministre, Lamine Gueye devient Président de l'Assemblée Nationale et le Sénégal adhère à $l'ONU.$ Le $17$ décembre $1962$, le gouvernement de Mamadou Dia est renversé par une motion de censure votée à l'assemblée, il sera ensuite arrêté et condamné à perpétuité en $1963$ et déporté à Kédougou. Il sera libéré en $1974.$ L'indépendance acquise, il fallait alors s'atteler à des tâches de développement et de construction de la nation sénégalaise.
Supports de cours
Document n°1 : Les acquis sous la Loi-cadre
Sous la Loi-cadre, votée le $23$ juin $1956$, les colonies reçurent un statut de semiautonomie, les Conseils Généraux furent remplacés par les Assemblées territoriales qui revêtirent davantage le caractère d'un Parlement national. Chaque territoire disposait d'un Conseil de Gouvernement et d'un Chef du Territoire qui succédait au Commissaire de l'Union Française. En outre, les Africains obtinrent le suffrage universel et le double collège électoral fut supprimé. Ainsi la Loi-cadre se traduisit par la mise en place au niveau des colonies de trois institutions constitutionnelles : un Parlement, un Conseil de gouvernement et un Chef de territoire.
Gerti Hesseling, Histoire politique du Sénégal, Karthala ASC, $1985$, Paris, p.163.
Document n°2 : La Communauté selon la Constitution de $1958$
Aux termes de l'article $77$, alinéa $1^{er}$, les États de la Communauté jouissent de l'autonomie ; ils s'administrent eux-mêmes et gèrent démocratiquement et librement leurs propres affaires. C'était l’autonomie interne que l'article $78$ consacrait implicitement en énumérant les compétences communes : un domaine obligatoire comprenait la politique étrangère, la défense, la monnaie... ; un domaine facultatif comprenait le contrôle de la justice, l'enseignement supérieur... Pour exercer ces compétences, la communauté disposait d'institutions propres : citoyenneté de la Communauté, conseil exécutif, Sénat et Cour arbitrale.
J.R. Benoist, $AOF$ : de $1944$ à $1960$
Document n° 3 : Les hommes politiques sénégalais
Auteur:
Penda Dieye
Commentaires
Jacques Faye (non vérifié)
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lun, 07/26/2021 - 16:20
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Aïdara (non vérifié)
dim, 10/16/2022 - 17:34
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L'histoire de cheikh ahmadou bamba
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mar, 07/16/2024 - 16:05
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