Corrigé du bac Maths, S Pondichéry juin 2000
Exercice 1 4 points
Commun à tous les candidats
Un professeur se trouve en possession de 5 clefs de salles. Il se tient devant une porte et il sait que, parmi ses 5 clefs, 2 n'ouvrent pas la porte parce qu'elles sont défectueuses mais les autres le peuvent. Il veut alors les tester toutes, une à une. Le choix des clefs est effectué au hasard et sans remise. On appelle clef numéro x la clef utilisée au x-ième essai.
- On appelle D1 l'évènement : " La clef numéro 1 n'ouvre pas la porte ". Calculer sa probabilité.
On a bien sûr p(D1)=25.
- On appelle D2 l'évènement : " La clef numéro 2 n'ouvre pas la porte" . Calculer la probabilité que l'évènement D2 se réalise, sachant que l'évènement D1 est réalisé.
Si la clef numéro 1 n’a pas ouvert la porte il reste une clef défectueuse sur les quatre encore à essayer, donc pD1(D2)=14.
En déduire la probabilité de l'évènement D1∩D2.
On a p(D1∩D2)=p(D1)×pD1(D2)=25×14=110.
On pourra, pour la suite de l'exercice, s'aider d'un arbre pondéré.
- Quelle est la probabilité de l'évènement : " Les clefs numéros 1 et 2 ouvrent la porte et la clef numéro 3 ne l'ouvre pas" ?
En suivant la septième branche (à partir du haut), on obtient :
p(¯D1∩¯D2∩D3)=35×24×23=210=15=0,2.
- Pour 1⩽i<j⩽5, on note (i ; j) l'évènement : " Les clefs qui n'ouvrent pas la porte sont les clefs numéros i et j ", et P(i ; j) la probabilité de cet évènement.
a. En suivant la troisième branche Calculer P(2 ; 4).
P(2 ; 4)=p(¯D1∩D2∩¯D3∩D4∩¯D5)=35×24×23×12=3×2×2×15×4×3=110=0,1
b. Calculer P(4 ; 5).
Si les clefs qui n'ouvrent pas sont les deux dernières, c'est que les trois premières ouvrent, donc :
P(4 ; 5)=p(¯D1∩¯D2∩¯D3)=35×24×13=110.
Exercice 2 5 points
Candidats n'ayant pas choisi l'enseignement de spécialité}
Le plan complexe est muni d'un repère orthonormal direct (O,→u,→v) ; unité graphique 4~cm.
On appelle B le point d'affixe i et M1 le point d'affixe :
z1=√3−12(1−i).
- Déterminer le module et un argument de z1.
On a |z1|2=(√3−12)2+(−√3−12)2=14[(√3−1)2+(√3−1)2]
=14[2(√3−1)2]=24(√3−1)2.
Donc |z1|=√22(√3−1).
On peut écrire en factorisant ce module :
z1=√22(√3−1)(√22−i√22)=√22(√3−1)(cos−π4+isin−π4)
=√22(√3−1)e−iπ4.
- Soit M2 le point d'affixe z2, image de M1 par la rotation de centre O et d'angle π2.
Déterminer le module et un argument de z2.
On sait que l'écriture complexe de la rotation est z⟼zeiπ2 ou simplement z⟼iz.
Donc z2=iz1=eiπ2[√22(√3−1)e−iπ4]=√22(√3−1)eiπ4.
Donc |z2|=|z1|=√22(√3−1) et un argument de z2 est π4.
Montrer que le point M2 est un point de la droite (D) d'équation y=x.
Comme un argument est égal à π4 la partie réelle est égale à la partie soit x=y imaginaire, soit x=y. Donc M2 est un point de la droite (D) d'équation y=x.
- Soit M3 le point d'affixe z3, image de M2 par l'homothétie de centre O et de rapport √3+2.
a. Montrer que z3=√3+12(1+i).
Par définition de l'homothétie, on a z′=(√3+2)z.
Donc z3=(√3+2)z2=(√3+2)×[√22(√3−1)eiπ4]
=(√3+2)×[√22(√22+i√22)]=√3+12(1+i).
b. Montrer que les points M1 et M3 sont situés sur le cercle de centre B et de rayon √2.
On a BM21=|√3−12(1−i)−i|2=|√3−12−i√3+12|2=(√3−1)24+(√3+1)24
=+3+1−2√3+3+1+2√34=84=2, donc BM1=√2.
BM23=|√3+12(1+i)−i|2=|√3+12−i√3+12|2=(√3+1)24+(√3+1)24
=+3+1+2√3+3+1−2√34=84=2, donc BM3=√2.
Les points M1 et M3 sont situés sur le cercle de centre B et de rayon √2.
- Construire, à la règle et au compas, les points M1,~ M2 et M3 en utilisant les questions précédentes ; on précisera les différentes étapes de la construction.
Soit A le point d'affixe 1. le triangle OAB est rectangle isocèle et AB =√2. On a donc le rayon du cercle de centre qui contient les points M1 et M3. Le point M1 est sur la bissectrice des axes d'équation y=−x et M3 sur la bissectrice des axes d'équation y=x.
Enfin M2 est lui aussi sur la première bissectrice et tel que OM2=OM1.
- À tout point M du plan d'affixe z (distinct de B), on associe le point M′, d'affixe Z telle que Z=1i−z.
Déterminer et construire l'ensemble (E) des points M du plan (M distinct de B) tels que M′ appartienne au cercle de centre O et de rayon 1.
On a OM′=|Z|=|1i−z|=1|i−z|=1BM.
Donc OM′=1⟺1BM=1⟺BM=1.
L'ensemble (E) est donc le cercle de centre B et de rayon 1.
Exercice 2 5 points
Candidats ayant choisi l'enseignement de spécialité
Dans tout l'exercice, n désigne un entier naturel non nul.
a. ~Pour 1⩽n⩽6, calculer les restes de la division euclidienne de 3n par 7.
n1234563n192781243729Reste326451
Or 72=700+28=7×100+7×4=7×(100+4)=7×104.
b. Démontrer que, pour tout n,3n+6−3n est divisible par 7.
En déduire que 3n et 3n+6 ont le même reste dans la division par 7.
3n+6−3n=3n×36−3n=3n(36−1)=3n(729−1)=728×3n.
728 et par conséquent 3n+6−3n est multiple de 7 pout tout naturel.
c. À l'aide des résultats précédents, calculer le reste de la division euclidienne de 31000 par 7.
On a 1000=6×166+4, donc d'après le résultat précédent les nombres 31000,31000−6,31000−2×6,…,31000−6×166 ont le même reste dans la division par 7.
Mais 31000−6×166=34 qui a d'après la première question comme reste 4.
d. De manière générale, comment peut-on calculer le reste de la division euclidienne de 3n par 7, pour n quelconque ?
Pour n quelconque : n=6n′+r avec 0⩽r⩽5 ; le reste de la division de n par 7 est le même que le reste de la division par de 3r par 7
Si r=0, le reste de la division par 7 est le même que le reste de la division par 7 de 36, soit d'après la première question : 1. Or 1 est le reste de la division de 30 par 7.
Dans tous les cas le reste de la division euclidienne de 3n par 7, pour n quelconque est égal au reste de la division par de 3r où r est le reste de la division euclidienne de n par 6.
e. En déduire que, pour tout entier naturel n,3n est premier avec 7.
D'après les résultats a. et d., pour n≠0,
3n=7q+r, avec 1⩽r⩽6.
3n n'est donc pas multiple de 7 qui est premier, donc 3n est premier avec 7.
- Soit Un=1+3+32+⋯+3n−1=i=n−1∑i=03i, où n est un entier naturel supérieur ou égal à 2.
a Montrer que si Un est divisible par 7, alors 3n−1 est divisible par 7.
Un est la somme des termes d'une suite géométrique de premier terme 1 et de raison 3, donc :
Un=3n−3−1=3n−12.
Comme Un est une somme d'entiers, c'est un entier, donc 3n−1 est multiple de 2.
3n−1=2Un. Donc si Un est divisible par 7, alors 3n−1 est divisible par 7.
b. Réciproquement, montrer que si 3n−1 est divisible par 7, alors Un est divisible par 7.
En déduire les valeurs de n telles que Un soit divisible par 7.
D'après le calcul précédent, si 3n−1 est divisible par 7, alors 2Un est aussi divisible par 7 ; mais 7 et 2 sont des entiers premiers, donc premiers entre eux ; d'après le théorème de Gauss Un est divisible par 7.
On a vu que quand Un est multiple de 7, 3n−1 l'est aussi ; ceci est réalisé quand le reste de la division de 3n par 7 est égal à 1, donc si n est un multiple de 6.
Dernier exemple du tableau 36−1=729−1=728=7×104.
Problème 11 points}
Partie A
⋆ Étude de la fonction g : x↦ln(3+x3−x)
Soit la fonction g définie sur ]−3 ; 3[ par : g(x)=ln(3+x3−x).
- Étudier la parité de la fonction g.
Sur ]−3 ; 3[, g(−x)=ln(3−x3+x)=ln(3−x)−ln(3+x)=−[ln(3+x)−ln(3−x)]
=ln(3+x3−x)=g(x) : la fonction g est paire sur l'intervalle ]−3 ; 3[.
a. Calculer les limites de g en −3 et en 3.
On a limx→−3(3−x)=6 et limx→−33+x=0, donc limx→−3g(x)=−∞.
De même limx→3(3−x)=0 et limx→−3(3+x)=6, donc limx→−3g(x)=+∞.
b. Étudier le sens de variation de g sur [0~;~3[.
Sur [0 ; 3[, g est dérivable et en posant :3+x3−x=u
g′(x)=u′u
Or u′(x)=3−x+(3+x)(3−x)2=−6(3−x)2.
D'où g′(x)=dfrac6(3−x)23+x3−x=6(3+x)(3−x)=69−x2.
Or −3<x<3⇒0<x2<9⟺9−x2>0.
La dérivée quotient de termes positifs est positive : la fonction g est croissante de moins l'infini à plus l'infini et f(0)=ln33=ln1=0.
Dresser son tableau de variation sur ]−3 ; 3[.
- Soit (O,→ı,→ȷ un repère orthonormal d'unité graphique 4 centimètres. Soit (C) la courbe représentative de la fonction g dans ce repère.
a. Déterminer une équation de la tangente (T) à (C) au point d'abscisse 0.
Une équation de (T) à (C) au point d'abscisse 0 est :
y−g(0)=g′(0)(x−0) ; comme g′(0)=69=23, l'équation s'écrit :
y−0=23(x−0) soit y=23x.
b. Tracer dans le repère la courbe (C) et sa tangente (T).
- Étudier le signe de g(x) suivant les valeurs de x.
D'après les variations de g, on a g(x)<0 sur ]−3 ; 0[, g(x)>0 sur ]0 ; 3[ et g(0)=0.
a. Calculer la dérivée de la fonction x↦xg(x).
Si h(x)=xg(x), alors h′(x)=g(x)+xg′(x)=ln(3+x3−x)+6x(3+x)(3−x).
b. Calculer l'aire, exprimée en cm2, de la portion de plan délimitée par la courbe (C), l'axe des abscisses et les droites d'équations x=0 et x=1. On donnera la valeur exacte de cette aire, puis une valeur approchée au mm2 près.
L'aire en unité d'aire de la portion de plan délimitée par la courbe (C), l'axe des abscisses et les droites d'équations x=0 et x=1 est égale à l'intégrale :
∫10g(x)dx,car sur\:[0 ; 1],g(x)⩾0
Or d'après la question 5. a. : [xg]′(x)=g(x)+xg′(x) ou g(x)=[xg]′(x)−xg′(x)=[xg]′(x)−6x9−x2.
Or −6x9−x2=3×−2x9−x2 qui est de la forme u′(x)u(x) qui est la dérivée de 3ln(9−x2).
Finalement g(x) est donc égale à la différence de deux dérivées ou encore à la dérivée de la différence et on peut donc calculer
∫10g(x)dx=∫10[(xg(x))−(3ln(9−x2))]−(dx=[xg(x)+3ln(9−x2)]10=ln2+3ln8−3ln9=ln2+9ln2−6ln3=10ln2−6ln3.
L'unité étant égale à 4~cm sur chaque axe, l'unité d'aire est égale à 4×4=16~cm2.
L'aire en cm2 de la portion de plan délimitée par la courbe (C), l'axe des abscisses et les droites d'équations x=0 et x=1 est donc égale à
16(10ln2−3ln3)≈5,44~cm2.
Partie B
⋆ Étude d'une courbe paramétrée
Le plan est rapporté à un repère orthonormal (O,→ı,→ȷ) d'unité graphique 4~centimètres.
Soit la courbe paramétrée (Γ) définie par :
{x(t)=t(3−t2)y(t)=tg(t)pourt∈[−2 ; 2].
où g désigne la fonction étudiée dans la partie A. On note M(t) le point de coordonnées
(x(t) ; y(t)).
a. Comparer d'une part x(t) et x(−t) et d'autre par y(t) et y(−t).
x(−t)=−t(3−(−t)2)=−t(3−t2)=−x(t) : x est impaire.
y(−t)=−tg(−t)=tg(t)=y(t) : y est paire.
b. Par quelle transformation peut-on passer de M(t) à M(−t) ?
Les points M(t) et M(−t) ont la même ordonnée et des abscisses opposées : ils sont donc symétriques autour de l'axe des ordonnées qui est un axe de symétrie de (Γ).
En déduire que (Γ) admet un axe de symétrie que l'on précisera.
- Étudier la fonction x : t↦t(3−t2) et dresser son tableau de variations sur [0~;~2].
x est dérivable et sur [−2 ; 2], x′(t)=3−(t)2−2t×t=3−3t2=3(1−t2)=3(1+t)(1−t) qui est du signe de (1+t)(1−t) :
∙ si t∈]−1 ; 1[,(1+t)(1−t)>0 et x′t()>0 ; la fonction x est croissante sur ]−1 ; 1[ ;
∙ si t∉]−1 ; 1[,(1+t)(1−t)<0 et x′t()>0 ; la fonction x est décroissante sur ]−2 ; −1[ et sur ]1 ; 2].
- En utilisant la partie A.}, montrer que la fonction
t↦y(t) est strictement croissante sur l'intervalle [0~;~2].
y est dérivable sur ]−2 ; 2[ et sur cet intervalle :
y′(t)=g(t)+tg′(t)=g(t)+6t9−t2.
Sur ]−2 ; 2[, \:9−t2>0 ; le signe de y′(t) dépend donc de t et de g(t).
On a vu dans la partie A que pour t<0,g(t)<0 et comme 6t9−t2<0, on a y′(t)<0 sur ]−2 ; 0[.
De même si t>0, on a vu que g(t)>0 et comme 6t9−t2>0, on a y′(t)>0 sur ]0 ; 2].
y est donc décroissante sur ]−2 ; 0[ et croissante sur ]0 ; 2].
- Dresser le tableau des variations conjointes des fonctions
t↦x(t) et t↦y(t) sur [0~;~2].
On peut donc dresser le tableau des variations conjointes des fonctions
t↦x(t) et t↦y(t) sur [0~;~2] :
- Pour quelles valeurs de t l'abscisse de M(t) est-elle nulle ?
x(t)=0⟺t(3−t2)=0⟺{t=03−t2=0⟺{t=0t=√3out=−√3
Préciser alors les ordonnées des points correspondants de (Γ).
On a M(0)(0 ; 0) ; M(√3)(√3 ; y(√3)).
Or y(√3)=√3g(√3)=√3×ln(3+√33−√3)=√3ln((3+√3)(3+√3)(3+√3)(3−√3))=√3ln(9+3+6√39−3)=√3ln(2+√3).
Donc M(√3)(√3 ; √3ln(2+√3)).
Enfin M(−√3)(−√3 ; √3ln(2+√3)) car ce point et le précédent sont symétriques autour de l'axe des ordonnées.
- Tracé de (Γ)
a. Placer, dans le repère (O,→ı,→ȷ), les points
M(0), M(1), M(√3) et M(2) qui correspondent respectivement aux valeurs 0, 1, √3 et 2 du paramètre t.
Voir la figure avec M(1)(2 ; ln2).
b. Préciser un vecteur directeur des tangentes à (Γ) aux points M(0) et M(1) et tracer ces tangentes.
En M(0) le vecteur directeur de la tangente a pour coordonnées (3~;~0) et en M(1) le vecteur directeur a pour coordonnées (0 ; ln2+34).
c: Tracer (Γ).
Voir ci-dessus.
Source: www.apmep.fr
Ajouter un commentaire