Notions de base

1.      Trinôme du second degré
1.1        Définition

On appelle trinôme du second degré toute expression, définie sur R  pouvant se mettre sous la forme :

P(x)=ax2+bx+c

où a, b et c  sont des nombres réels et a1 .

Exemples : Les expressions suivantes sont des trinômes du second degré :

 20+x2;x2+2x+3

De même

 (2x+1)23x2

est un trinôme du second degré. En développant, on obtient

(2x+1)23x2=4x2+4x+13x2=x2+4x+1.

Par contre l’expression

(x2)2x2

  n’est pas un trinôme du second degré car

(x2)2x2=4x+4.
1.2   Forme canonique d’un trinôme

Propriété et définition :

Pour tout trinôme du second degré  ax2+bx+c(a1), on peut trouver deux nombres réels α  et  β tels que, pour tout nombre réel x, on ait :

L’écriture ax2+bx+c=a(xα)2+β) s’appelle la forme canonique de  ax2+bx+c.
Démonstration : Transformons le trinôme

x2+bx+c,

on commence par mettre a en facteur :

 ax2+bx+c=a(x2+b/ax+c/a)
Ensuite on écrit que

 x2+b/a

x est le début du développement de

(x+b/2a)2.
En effet ;

 (x+b/2a)2=x2+b/ax+b2/(4a2)  ,

 d’où

 x2+b/ax=(x+b2a)2b24a2
ax2+bx+c=a[(x+b2a)2b2(4a2)+c/a]

                       =[a(x+b2a)2(b24ac)(4a2)]
On pose

 α=b2a    et  β=b24ac4a

 on obtient finalement
 ax2+bx+c=a(xa)2+β

 Exemples :

(x+3)2 est la forme canonique du trinôme x2+6x+9 car
x2+6x+9=(x+3)2.  On a utilisé ici une identité remarquable.
Pour mettre le trinôme  3x212x+8  sous forme canonique, on commence par mettre le coefficient de  x2  en facteur dans l’expression  3x212x :
3x212x+8=3(x24)+8 ;  Ensuite on transforme  4x212x  en faisant apparaître le début d’une identité remarquable :  x24=(x2)24
3x212x+8=3(x24)+8=3[(x2)24]+8=3(x2)24
On a donc la forme canonique : 3x212x+8=3(x2)24.
1.3   Racine d’un trinôme

Définition : On appelle racine d’un trinôme toute valeur de la variable x solution de l’équation   

Exemples : On appelle racine d’un trinôme ax2+bx+c  toute valeur de la variable x solution de l’équation x2+6x+9=0
Exemples : – 4 et 1 sont deux racines du trinôme x2+3x4 .

 En effet, posons
 f(x)=x2+3x4. On a : f(1)=(1)2+3(1)4=1+34=0 et
   f(4)=(4)2+3(4)4=16124=0

2.      Equations et inéquations du second degré
2.1   Equations du second degré

Définition : On appelle équation du second degré toute équation, définie sur  R  pouvant se mettre sous la forme : ax2+bx+c
où a,b et c  sont des nombres réels et a0.

Exemples : 3x25x+2=0 où  a = 3 ; b = - 5 et  c = 2 ; 4x2+7=0où  a = - 4 ; b = 0 et  c = 7.

Résolution : Le nombre de solutions d'une équation du 2nd degré dépend de la valeur d'un nombre Δ  appelé discriminant et tel que Δ=b24ac
On distingue 3 cas en fonction de la valeur de

Si Δ>0, l'équation a deux solutions distinctes :
 x1=bΔ2a et x2=b+Δ2a

Si Δ=0, l'équation a une solution double :
x1=x2=b2a

Si Δ < 0, alors l'équation n'a pas de solution dans R .

Exemples : a) 2x25x3=0 ;Δ=(5)24(2)(3)=25+24=49=72

Δ> 0 donc il y a deux solutions :

 x1=5494=574=12 et x2=5+494=5+74=3

b) x24x+5=0;Δ=(4)24(1)(5)=1620=4;Δ<0 donc l'équation n'a pas de solution.

c) 9x2+6x+1=0;Δ=624(9)(1)=3636=0;Δ=0, l'équation a une solution double :  x1=62x9=13 .

Vérification : 9(13)2+6(13+1=12+1=0

2.2   Factorisation d’un trinôme du second degré

Soit un polynôme P(x)=ax2+bx+c
Factoriser ce polynôme revient à l'écrire sous la forme d'un produit de polynômes du 1er degré. Pour ce faire, il faut rechercher les solutions de l'équation P(x)=0  en calculant le discriminant Δ . Soient x1 et x2sont les solutions de l’équation P(x)=0  .

Théorème : P(x)=ax2+bx+c et  son discriminantΔ.

    Si  Δ>0 , le polynôme peut s'écrire P(x)=a(xx1)(xx2)
    Si  Δ=0, le polynôme peut s'écrire P(x)=a(xx1)
    Si  Δ<0 , la factorisation du polynôme  est impossible

Exemple : Factorisation

 1)P(x)=5x2+5x10
 Δ=524(5)(10)=25+200=225.
Δ>0 donc il existe 2 solutions à l'équation P(x)=0 . Ces 2 solutions sont :
x1=5+25510=1  et x2=525510=2  
La factorisation de P(x)  est donc : P(x)=5(x1)(x+2) .
 2) P(x)=x2+4x+4
 le discriminant Δ=(4)24(1)(4)=1616=0.
  Δ=0 donc il existe une solution double à l'équation P(x)=0.
  Cette solution est  x1=42(1)=2   .
  La factorisation de P(x) est donc : P(x)=(x+2)(x+2) .
 3)P(x)=x2+x+4
 Δ=(1)24(1)(4)=116=15
 Δ<0 donc la factorisation du polynôme P(x) est impossible.

2.3        Signe d’un trinôme du second degré

Méthode : Pour déterminer le signe d'un polynôme P du  second degré
P(x)=ax2+bx+c, on factorise P sous la forme P(x)=(xx1)(xx2)
x1 et x2 sont les solutions de l'équation P(x)=0 et on étudie dans un tableau le signe de (xx1) et de (xx2) en fonction des valeurs de x.
Exemple : étude du signe du polynôme A(x)=x2+4x+21 sur R
- Recherche du discriminant : Δ=(4)24(1)(21)=16+84=100
Δ>0 donc il existe 2 solutions à l'équation P(x)=0. Ces 2 solutions sont :
   x1=41002    et x1=4+1002     
La forme factorisée de A(x) est : A(x)=(x3)(x+7)

 Tableau de signes de A(x) :

Remarque : Dans le cas où le polynôme P(x) a une racine ou aucune racine, son signe est celui de a .

Exemple :  B(x)=2x2+4x3. Recherche du discriminant
 Δ=424(2)(3)=8.

Δ<0 donc B(x) est toujours négatif car  a = -2 .

2.4    Inéquations du second degré

Définition :  On appelle Inéquation du second degré toute équation, définie sur R toute expression pouvant se mettre sous la forme : ax2+bx+c>0 ou ax2+bx+c<0
où a,b et c sont des nombres réels et a0.

Résolution : Résoudre une inéquation du second degré, c’est-à-dire une inéquation  comportant des termes où l’inconnue est au carré, se ramène après développement, réduction et transposition de tous les termes dans un même membre à l’étude du signe d’un trinôme

Exemple : Résoudre x2+4x21>0 sur R.

Recherche du discriminant : Δ=42(4)(1)(21)=16+84=100.
Δ>0 donc il existe 2 solutions à l'équation P(x)=0. Ces 2 solutions sont :
       x1=4+1002=3  et  x2=4+1002=7     
La forme factorisée de A(x) est : A(x)=(x3)(x+7)

La forme Tableau de signes de A(x) :
                                                                                                                                                                                                                                                                                         

x -7 3 +
 x2+4x21>0  +  -  +

 

3      Equations et inéquation se ramenant au second degré
3.1       Equations avec changement de variable

Soit Soit une équation  P(x)=0 pouvant se mettre sous la forme :
P(x)=Q(h(x))=a(h(x))2+bh(x)+c=0
En posant  y=h(x)  on obtient une équation résolvant du second degré de la forme Q(y)=ay2+by+c=0.  Où a,b et c sont des réels et a0.

 Exemples :

a.    x44x221=0 ; on  pose y=x2 on obtient y24y21=0.
Recherche du discriminant : Δ=(4)24(1)(21)=16+84=100
Δ>0 donc il existe 2 solutions à l'équation P(x)=0.

Ces 2 solutions sont :
y1=41002x4=3 et y2=4+1002x4=7        
On obtient :   x2=3  impossible   ou x2=7x=±7.
S={7;7} .

b.   x4+x34x2+x+1=0 ; on  pose y=x+1x on a :  y2y6=0,
 Recherche du discriminant : Δ=(1)24(1)(6)=1+24=25.
Δ> 0 donc il existe 2 solutions à l'équation P(x)=0. Ces 2 solutions sont:
y1=1252=3 et y2=1+252=7      
On résoud deux nouvelles équations : x2+1x=3  ou x2+1x=2
x2+1x=3x23x+1=0x=3±52

x2+1x=2x2+2x+1=0x=1

donc  S={1,3+52,352}

3.2  Somme et produit des racines

 A(x)=ax2+bx+c et  son discriminant Δ0 .

Le polynôme peut s'écrire A(x)=a(xx1)(xx2) ou A(x)=a(xx1)2

A(x)=a(xx1)(xx2)=ax2(x1+x2)x+x1x2=ax2+bx+c

Par comparaison on a x1+x2=ba etx1x2=ca      S=x1+x2=baest la somme des  racines de l’équation et P=x1x2=ca est le produit des racines de l’équation.

Réciproquement si S=x1+x2 et P=x1x2 alors sont solutions l’équation : X2SX+P=0

Exemple : Résoudre les systèmes

a)   

$
\left\lbrace
x+y=12xy=36\right.$   

x  et y (s'ils existent) sont solutions de l’équation résolvante X212X+36=0

on trouve x=y=6

Donc S={(6;6)}

b)    

$
\left\lbrace
x+y=12xy=32\right.
x et y (silsexistent)sontsolutionsdeléquationrésolvanteX^2-12X+32 = 0$

on trouve x=4 et y=8 ou x=8 et y=4

Donc S={(4;8),(8;4)}

3.3       Equations avec racine évidente

 Si on connait une ou plusieurs racines évidentes de l’équation P(x)=0 alors on peut se ramener  à l’équation du second degré en utilisant la propriété suivante :

 Propriété : Soit Soit P un polynôme de degré n et a une racine de P alors il existe un polynôme Qde n1 tel que P(x)=(xa)Q(x)
On utilise la méthode d’identification ou division euclidienne  et de Horner pour déterminer Q(x)

Exemples :

1)   P(x)=5x2+3x2+5x3=0 avec 1 est racine évidente.
 P(x)=(x1)(ax2+bx+c)=ax2+b(ba)x2+(cb)xc
On obtient
   $
\left\lbrace
a=5ba=3cb=5c=3\right.
 \Longleftrightarrow
\left\lbrace
a=5b=2c=3c=3\right.
$

D’où

P(x)=(x1)(5x22x+3)=0x=1ou5x22x+3=0
      P(x)=0x=1 oux=35
             S={1;1;35}

2) Résoudre: h(x)=x45x3+6x2x6 avec -1 et 1 sont racines évidentes.
3)  h(x)=x45x3+6x2x6
h(x)=(x1)(x+1)(ax2+bx+c)=(x21)(ax2+bx+c)
          h(x)=ax4+bx3+(ca)x2bxc

On obtient   
$
\left\lbrace
a=1b=5ca=5c=6\right.
\Longleftrightarrow
\left\lbrace
a=1b=5c=6c=6\right.
Doùh(x)=(x-1)(x+1)(x^2-5x+6)=0 \Longleftrightarrow x=\pm 1 \ \hbox{ou} \ x^2-5x+6=0 h(x)=0 \Longleftrightarrow x=\pm 1 \ \hbox{ou} \ x=2 \ \hbox{ou} \ x=3S=\{ -1;1;2;3 \}$

 

 

Auteur: 
Moussa Fall: Professeur au Lycée Omar Lamine Badji de Ziguinchor

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