Dakar et le littoral central : Organisation de l'espace - 6e

 

L'organisation de Dakar et du littoral est différente du reste du Sénégal. Elle est en grande partie héritée de la colonisation.

Une ville est un rassemblement d'hommes sur une superficie restreinte. Lorsqu'une ville regroupe des milliers d'habitants et polarise les espace situés à sa périphérie on parle d'une agglomération. L'agglomération est l'espace formée par la ville et sa banlieue. Une banlieue est un ensemble de communes périphériques autour d'une ville dont les activités et la population sont étroitement liées à celle-ci. Dakar est une ville qui, de par son poids démographique est une agglomération au sein de laquelle on trouve des communes d'arrondissement qui englobent plusieurs quartiers. La région de Dakar est marquée par son cachet éminemment urbain. En effet, son taux d'urbanisation est de $97.2\%$ avec une population urbaine estimée à $2\ 413\ 215$ habitants en $2008.$ La ville de Dakar est divisée en $19$ arrondissements. Le plan de la ville comprend $3$ parties :

 

$\bullet\ $Le plateau :

 

C'est le centre de la ville, le quartier administratif et des affaires. On y trouve : les banques, les assurances, les grands magasins de commerce, le port, la gare, le palais, le building administratif, les ambassades, les hôpitaux. C'est aussi le quartier habité par les Européens et les libanais.

 

$\bullet\ $La Médina :

 

C'est l'ensemble des quartiers populaires autour de Dakar. Elle s'est développée autour du marché Tillène. Elle comprend : la Médina, Grand Dakar, Grand Yoff, les villages traditionnels de Ouakam, Yoff, Ngor etc.

 

$\bullet\ $Les quartiers modernes :

 

Ce sont les quartiers résidentiels regroupés autour des Maristes, Almadies, Point E, Fann, Mermoz...

 

$\bullet\ $La banlieue :

 

Il existe $2$ sortes de banlieues :

 

$-\ $la banlieue proche : Parcelles, Pikine, Guédiawaye ;

 

$-\ $la banlieue lointaine : Thiaroye, Yeumbeul, Malika, Keur Massar, Mbao.

 

La zone périurbaine de Dakar est formée par les localités situées aux alentours de l'agglomération : Rufisque, Bargny, Sébikotane, Yenn. Le reste du littoral central est formé par les zones qui subissent l'influence de la ville dakaroise ; elles s'étendent de Mbour et au-delà : c'est le domaine de la pêche et du tourisme avec Sally, avec Nianny, Mboro, Kayar.

Les localités de Dakar et du littoral central exercent diverses fonctions.

Il s'agit essentiellement de la ville de Dakar qui joue une fonction de métropole c'est-à-dire qu'elle assure des fonctions de commandement et d'encadrement. C'est le siège des banques, des ministères et des grandes entreprises.

Dans ces localités la majorité de la population active travaille dans l'industrie, dans le commerce et dans le tourisme. Exemple : Médina, Saly.

Ces localités concentrent la population la plus riche de Dakar et abritent souvent les sièges des ambassades. Il s'agit de quartiers comme Almadies, Point E, Maristes, Fann. Les différentes localités de Dakar et du littoral central entretiennent plusieurs types de rapports. Les populations vivant dans les banlieues se déplacent quotidiennement vers le centre-ville ce qui engendre des migrations pendulaires :

 

ce sont les déplacements quotidiens de populations entre le domicile et le lieu de travail ce qui entraîne une forte augmentation du trafic dans les agglomérations aux heures de pointe. Les banlieues sont considérées comme des villes-dortoirs. Dakar assure des fonctions de commandement, politiques, économiques et militaires. Les espaces périphériques assurent des fonctions de peuplement, de ravitaillement etc. Les villes sont reliées par le réseau routier essentiellement mais aussi par le réseau ferroviaire (le petit train bleu), le réseau maritime est peu dense (liaison maritime Dakar-Gorée).

Le littoral joue un rôle important grâce à son réseau de transport qui assure le développement des activités économique.

Sortie depuis les années 50 de ses limites coloniales, naguère circonscrites dans la presqu'île $($Plateau– Grand Dakar : $56km^{2})$, L'agglomération dakaroise juxtapose la ville coloniale $(56km^{2})$, une proche banlieue de classes moyennes et bourgeoises, la banlieue résidentielle de quartiers populaires et industrielles. (…)

Les vieux quartiers péricentraux populaires coloniaux de la ville coloniale (Colobane, Grand Dakar, Médina, etc.) ont été créés par l'autorité coloniale pour reloger la population indigène déguerpie du site du Plateau. La proche banlieue des classes moyennes et bourgeoises, des quartiers résidentiels ou pavillonnaires, va du haut standing à l'habitat planifié du type SICAP. [Ils] occupent maintenant l'essentiel du littoral faisant la jonction avec les

domaines militaires, paramilitaires, aéroportuaire, les espaces naturels protégés et les villages traditionnels urbanisés (Ouakam, Ngor, Yoff, Cambérène, Hann). (…)

L'immense banlieue (…) englobe au Nord, quasiment sans discontinuité, les villes Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Bargny, Diamniadio, Sébikotane et, au Sud le prolongement de la zone industrielle sur son flanc Sud. (…)

Les quartiers spontanés (…), se réduisent actuellement à des poches, sauf dans la banlieue, à Pikine et à Rufisque. (…)

Enfin, la zone périurbaine (…) se singularise par la grande expansion des activités agro-industrielles et l'éloignement des centres de décision. (…)

De plus en plus la densification du triangle Dakar– Thiès–Mbour se précise et répond de plus en plus à la définition donnée de la conurbation, ensemble de villes ou d'agglomérations proches les unes des autres souvent jointes par des rubans d'urbanisation longeant les grandes voies de relation, mais nettement individualisée, polarisées sur un noyau principal. (…)

 

               Pape Sakho, Dakar et le littoral