La décolonisation au Maghreb : l'Algérie - Tle

 

En Afrique le mouvement d'émancipation a débuté en Afrique du Nord. Cette région est essentiellement habitée par les arabes et les berbères. Malgré une longue domination coloniale, la France n'a pas pu contrôler cette région.

 

Si pour le Maroc et la Tunisie, l'indépendance a été acquise passivement successivement le $02$ Mars $1956$ et le $20$ Mars $1956.$ Celle de l'Algérie par contre a été acquise dans la violence.

 

Cette décolonisation violente est liée à la situation du pays. D'abord, l'Algérie est marquée par l'ancienneté de la présence des français dans cette colonie de peuplement.

 

Il s'ajoute à cela le fait que les français se sont accaparés de toutes les richesses alors que la masse algérienne vivait dans la misère.

La présence française en Algérie remonte en $1830$ L'Algérie avait un statut particulier car c'était une colonie de peuplement considérée comme une partie intégrante de la France, régie par les institutions et les lois françaises, dirigée par un gouverneur général qui relevait du ministère français de l'intérieur.

 

Les citoyens français d'Algérie élisaient trois sénateurs et neuf députés au parlement français. Le régime politique et administratif de l'Algérie était fondé sur l'inégalité entre la minorité européenne et la majorité arabo-berbère musulmane. Ce sont ces inégalités qui sont à l'origine des premiers soulèvements.

 

En effet, les algériens n'étaient pas impliqués dans la vie politique et administrative de leur pays. Plus grave encore, au plan économique et sociale, la richesse des européens s'opposait à la misère des algériens.

 

C'est ainsi qu'en $1854$ les français représentaient $1$ million d'habitants sur les $10$ millions que comptaient le pays, disposaient du tiers des terres cultivables alors que les algériens en manquent.

 

Ce sont ces conditions qui sont à l'origine du déclenchement du processus d'indépendance.

Les premiers partis politiques sont animés par des intellectuels algériens mais qui n'avaient pas les mêmes objectifs.

 

Le parti de Messali Hadj (M.T.L.D : mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) était pour une Algérie démocratique et socialiste, indépendante alors que Ferhat Abbas (U.D.M.A) était pour une Algérie fédérée à la France.

 

En $1944$, le Général De Gaulle accorde la citoyenneté à des dizaines de milliers de musulmans mais la mesure est jugée insuffisante par les radicaux qui développent une propagande de nationaliste.

 

Le $05$ Mai $1945$ à Sétif la révolte va entrainer le massacre de français et Messli Hadj est arrêté, alors que la répression fera $50000$ morts.

 

En $1945$ le mouvement nationaliste se développe autour de deux tendances :

 

$-\ $ L'U.D.M.A (union démocratique du manifeste algérien) de Ferhat Abbas fondé en $1946$ qui réclame l'indépendance mais dans la France.

 

$-\ $ Le M.T.L.D (mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) qui lutte pour l'indépendance totale d'une Algérie arabe et musulmane.

 

A l'ombre du M.T.L.D, se développe de $1947\ $ à $\ 1950$ une organisation secrète chargée de préparer la résistance armée sous la direction de Ahmed Ben Bella.

 

Cependant, le M.T.L.D sera divisé avec la création du C.R.U.A (comité révolutionnaire d'unité et d'action) par les membres de l'O.S (organisation secrète).

 

Le C.R.U.A crée le F.L.N (front de libération nationale) et se fixe pour objectif l'insurrection du $01$ Novembre $1954.$ Le F.L.N n'est que l'expression politique du C.R.U.A.

 

Effectivement $01$ Novembre $1954$, l'Algérie rentre dans une insurrection avec un objectif : "la restauration d'un État algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques". Mais la France considère l'Algérie comme une partie intégrante de la République Française unie et indivisible ; la guerre est alors irréversible.

 

L'armée française tente d'écraser la révolte mais n'y parvient pas. La révolte s'étend à toute l'Algérie et les autorités françaises portent les effectifs militaires à $400000$ hommes.

 

Malgré les atrocités des troupes françaises, le F.L.N résiste grâce à son organisation, à sa combativité, au soutien des pays arabes.

 

En Octobre $1956$, un avion Marocain transportant plusieurs chefs du F.L.N est intercepté. En Novembre $1956$, la France, suite à la nationalisation du canal se Suez, intervient du côté de l'Angleterre et de Israël. Ce qui soulève le mécontentement de tous les pays arabes.

 

Ces deux incidents viennent de mettre un terme aux négociations entamées depuis Septembre $1956.$ C'est dans ces conditions qu'on assiste à l'escalade de la violence.

 

Dans le même temps l'armée française considère qu'elle n'est pas aidée par les autorités françaises dont les erreurs pourraient conduire à une défaite militaire comme en Indochine.

 

Ainsi, l'armée va de plus en plus échapper à Paris et prend des initiatives. Ainsi, l'armée française bombarde le village tunisien frontalier (Sakhiet Sidi Youssef).

 

La Tunisie porte pliante devant l'O.N.U. Le F.L.N profite de cette internationalisation de la guerre pour se faire connaitre.

 

Ainsi, la Grande Bretagne et les U.S.A vont faire pression sur la France. Malheureusement les français s'opposent au gouvernement français accusé de brader l'Algérie et forme un comité de salut publique sous la direction du Général Massu le $13$ Mai $1957.$

 

Ce mouvement sera récupéré par les gaullistes qui réclament le retour de De Gaulle au pouvoir. De Gaulle devient président du conseil et demande les plains par la rédaction d'une constitution dont l'adoption marque la fin de la $4^{e}$ république et le début de la $5^{e}$ république.

 

Lors de son voyage, De Gaulle propose un discours ambiguë rassurant pour tout le monde. Le F.L.N répond à ce discours en formant un gouvernement provisoire de la république algérienne (G.P.R.A) en Septembre $1958$, gouvernement installé à Tunis et présidé par Ferhat Abbas.

 

En Octobre $1958$ De Gaulle offre "la paix des Braves" et le $16$ Septembre $1959$, il propose l'autodétermination de l'Algérie avec trois options possibles :

 

$-\ $ L'intégration : rattachement direct à la France

 

$-\ $ L'association : autonomie en s'associant avec la France

 

$-\ $ La cession : l'indépendance totale

 

Pour les français d'Algérie et pour une partie de l'armée française, De Gaulle a abandonné la cause de l'Algérie Française.

 

Le $08$ Janvier $1961$, la politique algérienne de De Gaulle est soumise aux français dans un référendum. Elle est approuvée à $75\%$ en métropole et $69\%$ en Algérie.

 

Ces voix sont pour l'autodétermination des algériens. Malheureusement, l'annonce des négociations déclenche un coup d'État militaire le $31$ Avril $1961$ (le putsch des généraux) mais ce coup d'État échoue quatre jours plus tard.

 

Ainsi, les négociations vont s'ouvrir le $18$ Mai $1961$ mais la guerre se poursuivait avec son cortège de violence et d'atrocité. Suspendues, ces négociations reprendront le $07...$ Mars $1962$ à Evian.

 

Les accords d'Evian du $18$ Mars $1962$ décident l'organisation d'un référendum le $01$ Juillet $1962.$ Les résultats sont éloquents, $99.7\%$ disent Oui pour l'indépendance dans la coopération avec la France.

 

Le $03$ Juillet $1962$, le Général De Gaulle proclame l'indépendance de l'Algérie.

Pendant la longue guerre d'indépendance, la conscience nationale algérienne se renforçait dans le sang et la douleur.

 

La nouvelle république est islamique et démocratique. L'Algérie indépendante est aussi musulmane et socialiste.