L'empire toucouleur d'El Hadji Omar Talla - 4e

Classe: 
Quatrième
 
 
El HadjI Omar Talla est un marabout toucouleur qui va former au $XIX^{ième}$ siècle un empire qui s'étendait de la Falémé à la Boucle du Niger. Par la guerre sainte, il va imposer la Tidjaniyya en Afrique Occidentale. Il va se heurter aux Bambaras, aux peuhls et à la conquête coloniale française.

I. La vie et l'oeuvre d'El Hadji Omar Talla

Fils de Thierno Ousman Seydou et de Sokhna Adama Cissé, il naquit vers $1797$ à Alwar près de Podor. À $23$ ans il visite le Bornou et l'Egypte. En $1827$ il effectue le pèlerinage à la Mecque où il reste pendant 13 ans ; il y rencontre Mouhamed Al Ghali qui l'initie à la Tidjania et le nomme khalife des Tidianes dans le Soudan. Sur le chemin du retour, il séjourne pendant 12 ans à Sokoto puis il s'installe à Dinguiraye en $1850$ et y fonde son école.

II. La Djihad Omarienne

Pour honorer son khalifat, il se lance à partir de $1852$ dans la guerre sainte. Son projet est de libérer les classes populaires (jeunes, femmes, castes inférieures, esclaves) de l'oppression de l'aristocratie ; de lutter contre le désordre crée par la traite négrière et d'unifier politiquement le Soudan. Il soumet les régions animistes du Bambouk, et du Kaarta en 1854. Sa progression inquiète les Français dirigés par Faidherbe qui construit un grand fort à Médine confié au métis Paul Holle. En $1858$ El Hadj Omar assiégea le fort pendant plusieurs mois. Cependant il dût lever le siège à l'arrivée des renforts français et échoue à Matam en 1859. Battu, il signe un traité de paix avec les Français en $1860.$ Il s'attaque aux Bambaras animistes puis aux peuhls du Macina détruit ainsi qu'à leur capitale Hamdallahi en $1861.$ En $1862$ il pénètre à Hamdallahi; les peuls du Macina se révoltent et s'allient aux Bambaras de Ségou. En $1864$ il disparait dans les falaises de Bandiagara. Désormais c'est son fils Ahmadou qui dirige l'empire. Ce dernier doit faire face à plusieurs fronts et refuse l'alliance proposée par Samory contre les Français.

III. Organisation de l'empire

1. Sur le plan politique et militaire

L'empire d'El Hadji Omar couvrait un espace très vaste avec une administration décentralisée. La province la plus importante était Dinguiraye suivit de Nioro jusqu'à $1864$ Ségou était une simple capitale et devient sous le règne de son fils Ahmadou la capitale de l'empire. L'armée, composée de plusieurs ethnies, comprenait des contingents du Fouta Jalon du Khasso, du Kaarta et de Ségou. Elle était équipée d'armes légères qui étaient l'œuvre des forgerons locaux. Le courage et la détermination dans le djihad étaient marqués par le degré de leur foi.

2. Sur le plan socio-économique

La société de l'empire Toucouleur était composée en majorité de Talibés. Ils étaient de fervents musulmans et étaient présent dans toutes les provinces et les grands villages pour aider les nouveaux convertis à maîtriser les rites de l'Islam. À côté il y avait les Safaa qui constituaient en grande partie le corps militaire. La structure familiale était organisée de façon traditionnelle et ils pratiquaient l'endogamie. L'économie reposait sur l'élevage, l'agriculture, la pêche et le commerce. Ainsi pour cohabiter les deux premiers secteurs, l'État avait réglementé les rapports en autorisant des espaces strictement réservés à l'agriculture à un moment donné. Pour la pêche, des villages permanents ont été construits au bord des côtes. Quant au commerce, malgré les guerres, a connu un essor. De ce fait, l'État intervenait et fixait des taxes. Ce dernier tirait des revenus de la zakat, du « mudu » et de « l'usure » qui lui venaient des fidèles.

IV. Le déclin de l'Empire

Le déclin a été causé principalement par les révoltes et la mort d'El Hadji Omar. Après l'attaque de Tombouctou, l'armée fut écrasée à Goundam en Mars $1863$ par le fils d'Al Bakkay. El Hadji Omar a failli être pris et se sauva pour rejoindre le Nioro, puis revenir au Macina où la révolte s'étendait. Cette dernière devint générale et le Cheikh se trouva bloqué à Hamdallaye. À Déguembréré, où il fut cerné à nouveau dans les falaises de Bandiagara et disparut mystérieusement. Au cours de ces opérations les Maures et Touaregs étaient contre lui. Son œuvre fut continué par Ahmadou. Le $4$ Juillet $1865$, il attaque Sansanding, sur un nouvel échec il retourna à Ségou, où il arrivera le $23$ Septembre avec son armée complètement en déroute. La mort d'El Hadji Omar avait longtemps été cachée. El Hadji Omar Talla fut une des plus grandes figures du XIXe siècle africain. Sa doctrine religieuse gagne très vite une grande popularité parmi les humbles.

Supports de cours

 

Document n°1 : L'empire d'Omar Talla

 

Document n°2 : Les grands traits de la vie d'Umar Saydu

Umar Saydu (al-Hadjdj Umar) est né vers $1796$ à Halwar, près de Podor, dans le Fouta Toro. Issu d'une famille qui avait participé activement à la grande révolution islamique de la fin du $XVIII^{ième}$ siècle, toute son enfance baigne dans la culture islamique. Son intelligence exceptionnelle et sa perspicacité lui font assimiler et approfondir très tôt toutes les sciences islamiques. Il ne tarda pas à rejeter la vieille confrérie Qadirīyya, derrière laquelle s'étaient créées un peu partout, en Sénégambie, de véritables féodalités maraboutiques. Initié à la jeune confrérie tijāni, il quitta le Fouta en $1826$ pour aller approfondir, à sa source, les principes de sa nouvelle confrérie. Il ne sera de retour dans son village natal qu'au début de $1847$ où il revint avec le titre de calife de la Tijāniyya –auprès de Mohamed Al Ghali, avec la mission d'achever l'islamisation de l'Afrique noire. À Sokoto, où il séjourna de $1830$ à $1838$, il fit auprès de Muhammad Bello l'apprentissage de la guerre sainte. En $1838$, rappelé par les siens, il se dirigea vers son pays. Le Fouta Toro, affaibli par les interventions de plus en plus fréquentes des Français $(\ldots)$, ne pouvait plus être une base solide pour le déclenchement d'un djihad. Umar se fixa donc au Fouta-Djalon, où la Tijāniyya comptait de nombreux adeptes $(\ldots)$, accélère les préparatifs et transfère sa capitale à Dinguiraye. Il fut repoussé et, après plusieurs succès sur de petits villages voisins, les mudjāhidūn s'emparèrent, en $1852$, de la redoutable forteresse de Tamba, la capitale du pays jalonke.
 
        Source : Histoire Générale de l'Afrique, Volume n°6, PP. 659-660.    

Document n°3 : Un état théocratique

Mû par l'idéologie universaliste de l'islam et par un projet de rénovation égalitaire de la société, El Hadj Oumar encourage le libéralisme de la confrérie Tidjaniya, dont il est le représentant, et se promet d'imposer une « fraternité transcendante » aux peuples du Soudan occidental. El Hadj Oumar gouverne ses États comme une théocratie, assisté par un conseil comprenant quelques grands marabouts, certains de ses frères et des compagnons de pèlerinage. La loi coranique est le principe fondamental du gouvernement. Sur le plan administratif, El Hadj Oumar s'inspire du modèle égypto-turc avec la division du pouvoir en un gouverneur civil (pacha) et un gouverneur militaire (bey). Chaque province dispose d'une puissante forteresse (tata) commandée par un chef militaire dirigeant une importante garnison.
               
Auteur: 
Penda Dieye

Commentaires

C'est un élève

l'origine de l'enpire toucouleur

faut voir avant d envoyer

Donnez moi des informations intéressantes pour mon exposé

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