Les activités rurales - 6e

 

Les habitants du monde rural exercent diverses activités dont les techniques de production et de commercialisation sont assurées par des structures d'encadrement.

Le paysage agraire englobe le terroir. On appelle terroir, le lieu où un groupe rural, une communauté de paysans s'installent pour habiter et cultiver la terre. Dans le bassin arachidier il existe deux types de terroirs :

 

$\bullet\ $le terroir sérère : il est densément peuplé et comprend plusieurs plantes cultivées : mil, sorgho, arachide ;

 

$\bullet\ $le terroir wolof : moins dense, moins peuplé est dominé par la culture de l'arachide.

 

On appelle structure agraire : l'ensemble des liens entre le sol et les hommes. L'accès aux terres se fait par héritage ou par arrangement. Le mode d'administration des terres s'appelle le faire-valoir. Il a deux principales formes :

 

$\bullet\ $le faire valoir direct : la terre ou le champ appartiennent à une personne ou une famille qui l'exploite lui-même ;

 

$\bullet\ $le faire valoir indirect : le propriétaire n'est pas l'exploitant, il confie son champ à quelqu'un qui lui verse une part. Quand le propriétaire loue sa terre à quelqu'un pour une durée déterminée, on parle de fermage. Il y a métayage quand un propriétaire investit de l'argent sur son champ et en confie l'exploitation à une personne appelée métayer qu'il paye en nature ou en espèce.

Les paysans emploient des techniques agricoles, des outils de méthodes divers :

 

$\bullet\ $La jachère : c'est la mise à repos d'un champ, permettant aux sols de retrouver leur fertilité ;

 

$\bullet\ $L'assolement est une technique de rotation des cultures sur des surfaces agricoles appelées soles afin d'éviter l'épuisement des sols ;

 

$\bullet\ $La culture sur brûlis est une technique de fertilisation qui consiste à brûler les herbes afin de rendre fertiles les sols. Les outils utilisés par les paysans sont souvent traditionnels avec l'hilaire, la houe, la daba, la charrue etc. Ces outils rudimentaires ne favorisent pas l'exploitation de grandes surfaces. L'élevage concerne les moutons, les bœufs, les caprins et la volaille. Certains animaux sont utilisés pour la culture attelée. Mais actuellement l'agriculture se modernise avec l'utilisation de tracteurs.

De nombreuses structures existent : pour l'agriculture la SUNEOR assure l'achat et la transformation de l'arachide, le CNRA de Bambey et l'ISRA assurent l'encadrement technique des paysans. Les éleveurs sont encadrés par la SODEVA. La commercialisation se déroule dans les marchés hebdomadaires (louma). Les animaux sont commercialisés par les Téfankés.

Les activités rurales du bassin arachidier sont dominées par l'agriculture et l'élevage. Elles se font de manière traditionnelle en fonction des paysages agraires même s'il existe des structures d'encadrement.

Légende
Les flèches indiquent le sens de la rotation culturale
1. Jachère et brousse inculte
2. Petit mil
3. Arachides
4. Sorgho
5. Petit mil précoce

6. Taches noires : cases du village

 

D'après P. PELISSIER in Les grands types de structures agraires dans le monde, R. LEBEAU, Masson – Armand Colin, in FAO, Thesaurus multilingue du foncier

Le schéma général de l'exploitation des champs de brousse $(\ldots)$ s'accompagne d'une rotation systématique des cultures qui contribue à opposer leur domaine à celui du Pombod voué à la production continue de la même céréale. Cette rotation a permis d'intégrer l'arachide à l'alternance traditionnelle d'une année de culture et d'une année de repos, compte tenu des exigences pédologiques différentes du mil et de la graine. En assurant une exploitation rationnelle du sol et le rétablissement périodique de son niveau humique, elle est aussi un facteur décisif de la pérennité de la production et de la sédentarité des terroirs.

      Paul Pélissier, Les Paysans du Sénégal. Les civilisations agraires du Cayor à la Casamance, $1966$