Dysfonctionnement immunitaire et aides à la réponse immunitaire - Ts

Classe: 
Terminale
Thème: 
10 Immunologie
 

Introduction 

Le système immunitaire neutralise et élimine des éléments étrangers grâce à des défenses très élaborées. 
 
Dans certains cas, le système immunitaire ne remplit pas son rôle : la réponse peut être alors insuffisante (déficience) : on parle de dysfonctionnement du système immunitaire.
 
Le système immunitaire peut être renforcé : on parle d'aides à la réponse immunitaire.

I. Dysfonctionnement du système immunitaire (Réaction insuffisante : cas du SIDA)

I.1. Définition du SIDA

Étymologiquement, la définition du mot SIDA repose sur ces termes : Syndrome d'Immunodéficience Acquise.
 
Syndrome = Ensemble des symptômes, de signes traduisant une atteinte de l'organisme.
 
Immuno = le système immunitaire
 
Déficience = Affaiblissement important (du système immunitaire)
 
Acquise = Non héréditaire mais due à un virus rencontré par le malade au cours de sa vie.

I.2. Quelques données épidémiologiques

Le virus existerait depuis longtemps dans un endroit isolé, des mutations entraînant une augmentation de son pouvoir pathogène et des changements de notre mode de vie lui aurait permis de se disséminer. 
 
  1981 : 271 cas de SIDA aux USA (découvert par l'équipe du professeur Luc Montagnier)
 
  1985 : 10463 cas de SIDA aux USA
 
  1986 : 6 cas de SIDA au Sénégal (VIH 2 découvert par le professeur Souleymane Mboup).
 
  1987 : 15900 cas de SIDA aux USA et 2523 cas de SIDA en France
 
  1989 : 40000 cas de SIDA aux USA et 8641 cas de SIDA en France
 
  1990 : 31497 cas de SIDA en Europe, 37000 cas de SIDA en Afrique et 114000 cas aux USA.
 
  1991 : 1.5106 de cas de SIDA dans le monde dont 84000 en Afrique et 307 cas au Sénégal.
 
  1992 : les chiffres deviennent inquiétants ; le SIDA est considéré comme une épidémie mondiale (pandémie).
 
  1997 : 30.6106 de personnes vivant avec le VIH/SIDA dans le monde dont 20.6106 en Afrique subsaharienne et 76438 cas de SIDA au Sénégal (bulletin épidémiologique n6).
 
  Depuis le début de l'épidémie, il est estimé que 11.7106 sont décédés du SIDA dans le monde dont 16694 au Sénégal.
 
  En 1998, le monde d'infection du VIH est de 47106 dans le monde
 
  En 2010 : les personnes vivant avec le VIH sont estimées à 34 millions dont 30.1 millions d'adultes, 16.8 millions de femmes et 3.4 millions d'enfants.
 
Les personnes nouvellement infectées par le VIH sont estimées à 2.7 millions en 2010 avec 1.8 million de décès.
 
En Afrique subsaharienne le nombre de cas de SIDA en 2010 est de 22.9 millions avec 1.9 millions de nouveaux cas. 
 
Le taux de prévalence est de 5% et le nombre de décès (adultes et enfants) est de 1.2 millions.
 
Le taux de prévalence au Sénégal est à 0.7% avec des disparités régionales dont 1% pour la région de Ziguinchor.

I.3. Caractéristiques du virus

Les virus possèdent certaines caractéristiques qui permettent de les distinguer des autres micro-organismes. 
 
Ces caractéristiques concernent leur composition, leur taille, etc...

I.3.1. La composition

  Le génome : c'est le centre génétique du virus, qui assure sa reproduction et il est composé d'acide nucléique (ADN ou ARN)
 
  La capside : le génome est entouré d'une coupe protéique appelée capside, à laquelle il est intimement lié.
 
  L'enveloppe : certains virus possèdent une enveloppe lipoprotéique provenant des cellules infectées.
 
  Le virion : le génome entouré de la capside constitue la particule virale infectieuse complète : le virion. 
 
C'est la forme intracellulaire du virus servant de véhicule au génome, lui permettant de pénétrer la cellule cible.
 
 

I.3.2. La taille

Un virion est extrêmement petit avec un diamètre qui varie entre 18 et 300nm

I.3.3. Quelques considérations sur les virus

Les virus ne sont pas considérés comme de véritables cellules, car ils ne possèdent ni membrane plasmique limitant, ni cytoplasme, ni ribosomes, ni mitochondries...
 
Ils contiennent de l'acide nucléique et possède donc la fonction de reproduction (réplication) mais uniquement à l'intérieur de la cellule hôte.

I.4. Modes de transmission du VIH

Le SIDA se transmet de trois (3) façons : par voie sexuelle (la plus répandue), par voie sanguine et de la mère à l'enfant (transmission verticale pendant la grossesse, lors de l'accouchement et de l'allaitement).

I.5. Évolution dans l'organisme

 

I.5.1. La séroconversion ou primo-infection

C'est la période pendant laquelle la personne infectée commence à fabriquer des anticorps anti-VIH. 
 
Cette réaction à l'infection passe fréquemment inaperçue. 
 
Cette phase est dangereuse car le test peut être négatif alors que la personne peut transmettre la maladie.

I.5.2. La séropositivité ou phase asymptomatique

Après la séroconversion, le sujet est séropositif et peut rester asymptomatique pendant des années avant de manifester des signes cliniques. 
 
A cette période, les tests de dépistage sont positifs.

I.5.3. Le SIDA déclaré

Les lymphocytes T4 infectés meurent en très grand nombre après le bourgeonnement des virions. 
 
Le système immunitaire est alors fortement  affaibli : 
 
Le sujet attrape des maladies dites opportunistes rares et graves voire mortelles (tuberculose, bucco-pharyngée, infection herpétique chronique...)

I.6. La prévention du SIDA

Abstinence, fidélité, préservatifs et éviter les objets souillés (lames, seringues,..).

II. Aides à la réponse immunitaire

Le système immunitaire peut « être manipulé ».

En effet :

  On peut  essayer de le stimuler dans le but de prévenir (prophylaxie) ou de guérir les maladies infectieuses.
 
  On peut chercher à le reconstituer lorsqu'il est déficient.
 
  Enfin, on peut chercher à le réprimer pour s'opposer au rejet des greffes

II.1. Prévenir activement et durablement : la vaccination

II.1.1 Base immunologique et principe général :

  Un vaccin doit être non pathogène et antigénique (immunogène).
 
L'immunité induite par la vaccination est active(le système immunitaire est  stimulé), non immédiate et durable.
 
  Le principe de la vaccination consiste à introduire dans un organisme non malade un antigène dont la virulence est atténuée (microbes, toxines, culture vieille de microbes).
 
Cela permet une mise en mémoire (LB et LT à mémoire et à longue vie) et une réponse secondaire immédiate et ample.

II.1.2 Les vaccins classiques :

II.1.2.1 Les vaccins atténués

  Caractéristiques

Le microbe présent  dans le vaccin est vivant mais des traitements au laboratoire lui ont fait perdre une grande partie de sa virulence (pouvoir infectieux), il n'est donc plus pathogène.

Exemple : 

le BCG (vaccin contre la tuberculose)

  Avantages et Inconvénients 

  Avantages

Le microbe vivant dans l'organisme se multiplie. 
 
Le système immunitaire est fortement stimulé ; le vaccin est efficace.

  Inconvénients

Ces vaccins ont une certaine instabilité. 
 
Par exemple un microbe dans certaines conditions (chaleur rupture de chaîne de froid) peut retrouver sa virulence.

II.1.2.2 Les vaccins tués ou inactivés

Le vaccin contient le microbe en entier ou une fraction du microbe, tué par la chaleur ou le formol. 
 
On distingue :
 
  Les vaccins tués ou inactivés complets. 

Exemple : 

le vaccin grippal 
 
  Les vaccins tués contenant une fraction du microbe. 

Exemple : 

les anatoxines bactériennes, le vaccin contre l'hépatite B.
 
Ils sont plus sûrs mais un peu moins efficaces. 
 
Le microbe ne se multiplie pas ; plusieurs injections et rappels sont nécessaires.

II.1.3 Les vaccins modernes

On parle de nouveaux vaccins et on distingue les vaccins issus du génie génétique et vaccins de synthèse.

II.2. Guérir

II.2.1 En restaurant passivement et transitoirement une immunité : la sérothérapie

C'est l'injection dans un but curatif de sérum contenant des anticorps spécifiques.

N.B : 

La protection du fœtus et du nourrisson est due :
 
  Aux anticorps maternels diffusant à travers le placenta (IgG)
 
  Aux anticorps du lait maternel (IgA)

II.2.2 En reconstituant une immunité

Après une irradiation en cas de déficit congénital (enfant bulle), on réalise une greffe de moelle osseuse ou de tissus fœtaux (foie ou thymus)

II.2.3 La chimiothérapie ou traitement par des médicaments

C'est l'utilisation des médicaments ou produits chimiques empêchant la multiplication des microbes. 
 
C'est une protection passive immédiate, brève. 
 
La chimiothérapie est parfois non spécifique et limitée.

Conclusion

Même s'il est vrai que notre organisme comporte un système défensif et que des médicaments ou techniques renforçant cette immunité naturelle existe, nous devons toujours observer des normes d'hygiène individuelle et collective à des fins préventives
 
Auteur: 
Daouda Tine

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