Mouvements volontaires ou spontanés - Ts

Classe: 
Terminale
Thème: 
Role du système nerveux dans le comportement moteur d'un animal
 

Introduction :

Les fonctions de relation sont commandées par le système nerveux cérébro-spinal. 
 
Celui-ci comprend les centres nerveux dont le cerveau qui est important dans la réalisation des actes volontaires ou spontanés.
 
Après avoir défini la notion de mouvement volontaire et montrer l'importance du cerveau dans la réalisation de ces mouvements, il sera question de localiser les aires cérébrales et de déterminer le trajet de l'influx nerveux dans la motricité volontaire.

I. Notion de mouvement volontaire ou spontané

I.1 Observation 

Un sujet assis dans son bureau saisit un verre d'eau et se met à boire. 
 
Un autre décide de jouer au football. 
 
Un autre encore décide de sauter.

I.2 Conclusion

Tous ces actes sont intensionnels. 
 
Donc un mouvement volontaire est une activité motrice déclenchée par une intension définie et non par un stimulus.

II. Importance du cerveau dans la réalisation d'un mouvement volontaire

II.1 Expériences d'ablation 

 
 

II.1.1 Ablation totale

Si on prive à un chien ou un chat de leur cortex cérébral ; ces derniers restent immobiles et ne cherchent pas à se nourrir. 
 
Mais ils marchent quand on les pousse. 
 
Ils avalent leur nourriture quand on la leur enfonce dans le gosier. 
 
De tels animaux sont des automates parce qu'ils ont perdu toute activité spontanée.

II.1.2 Ablation partielle

L'ablation partielle du cortex cérébral situé en avant du sillon de Rolando (Doc ) de l'hémisphère gauche d'un singe entraine une  paralysie musculaire du côté droit.
 
Chez l'homme l'ablation d'un hémisphère cérébral au cours de l'extraction d'une tumeur cancéreuse entraine une paralysie totale et définitive de la moitié du corps du côté opposé.

II.2 Conclusion 

Donc dans le cerveau, il existe des territoires spécialisés dans la motricité. 
 
C'est territoires sont appelés aires motrices.
 
Les aires motrices du cerveau droit commandent la motricité du côté gauche du corps et celles du cerveau gauche commandent le côté droit du corps.

III. Localisation cérébrale et trajet de l'influx nerveux dans la motricité volontaire

III.1 Localisation cérébrale

III.1.1 Expérience d'excitation

L'excitation d'un territoire précis de la zone situé en avant du même sillon de Rolando déclenche des mouvements d'une partie précise du corps.

III.1.2 Conclusion 

Les influx nerveux qui naissent dans les aires motrices provoquent des réactions qui s'accomplissent dans un ordre précis sur un organe bien précis. 
 
Cette partie du cerveau située en avant du sillon de Rolando contient les aires corticales motrices. 
 
Par contre la partie du cerveau située en arrière de ce même sillon de Rolando contient les aires corticales sensitives.

Activité

L'examen clinique d'un accidenté de la route souffrant d'une commotion (abolition des fonctions d'un organe de façon temporaire ou permanente) permet au médecin de réaliser entre autres observations celles-ci
 
$-\ $ Le malade voit les éclairs lumineux et voit les personnes qui lui rendent visite, mais n'en reconnait personne.
 
$-\ $ Lorsqu'on lui demande de prononcer un mot connu de lui, il l'entend, mais, bien que les muscles de la langue ne soient pas paralysés, il ne peut pas articuler le mot.
 
$-\ $ Quand on le nourrit, on observe la même salivation qu'autres fois, mais la seule vue des aliments aimés par le malade ne déclenche aucune salivation conditionnelle.

Interprétation des résultats

$-\ $ Le malade voit les éclairs lumineux donc l'aire visuelle est intacte. 
 
Par contre, il ne reconnait pas les membres de sa famille donc il existe une autre aire responsable de l'identification des objets vus : c'est l'aire psychovisuelle.
 
$-\ $ Le malade n'arrive pas à articuler les mots qu'on lui demande de prononcer bien que les muscles de la langue ne soient pas paralysés. 
 
Donc l'aire motrice est intacte par contre, l'aire du langage articulé est touchée.
 
$-\ $ Aucune salivation conditionnelle de la part du malade parce que ce dernier n'arrive plus à reconnaitre les aliments aimés. 
 
Donc l'aire psychovisuelle est touchée.

III.1.3 Les aires corticales motrices

 
 
La zone de la motricité présente deux types de centres corticaux

$\bullet\ $ Aire de projection motrice

Elle se situe en avant du sillon de Rolando dans chaque hémisphère. 
 
C'est à partir de cette aire que les influx nerveux moteurs sont projetés vers les différentes parties du corps. 
 
Il existe deux grandes voies motrices :
 
$-\ $ Les voies directes : qui sont à l'origine de mouvements fins et précis (mouvement des doigts);
 
$-\ $ Les voies indirectes : qui sont à l'origine des mouvements d'ensembles (mouvement du tronc).
 
Ainsi on a établi pour chaque aire motrice une « carte topographique » des centres moteurs appelés Homunculus (Doc. ). 
 
Les différentes parties du corps y sont représentées par des territoires précis dont la surface est proportionnelle au nombre, à la finesse et à la précision des mouvements que ces parties peuvent commander.
 
 

$\bullet\ $ Aire psychomotrice ou prémotrice

Elle se situe en avant de l'aire de projection motrice. 
 
La destruction de l'aire psychomotrice n'entraine pas la paralysie mais des troubles plus ou moins graves dans la coordination des mouvements.
 
C'est-à-dire des mouvements non adaptés à la volonté. 
 
Il existe dans cette aire plusieurs centres corticaux.

Exemple : 

le centre de l'écriture, centre du langage (aire de Broca)

III.1.4 Les aires corticales sensitives 

 

Elles sont des régions du cortex cérébral nécessaires aux sensations, aux perceptions des messages nerveux sensitifs. 
 
L'étude de ces aires montre qu'elles sont formées de deux types de centres.

$\bullet\ $ L'aire de projection sensitive

Cette aire correspond au point d'arrivée des messages provenant des différentes régions du corps

$\bullet\ $ L'aire d'association ou aire psychosensitive

Elle est située en arrière de l'aire de projection sensorielle. 
 
La présence de lésions sur cette aire, n'entraine pas des troubles de la sensibilité, mais entraine chez le patient des perturbations de l'ordre de l'incapacité à reconnaitre un objet par le toucher

III.2 Trajet de l'influx nerveux 

 
 
Les comportements des animaux sont provoqués par l'activité du lobe préfrontal du cortex ou bien par l'hypothalamus qui en apercevant les variations physico-chimiques du milieu intérieur avertissent les zones corticales de façon à déclencher un comportement moteur. 
 
Ce comportement est déclenché grâce à un influx nerveux moteur qui nait au niveau des grandes cellules pyramidales des aires de projections motrices. 
 
On distingue deux voies motrices
 
$\bullet\ $ La voie directe : l'influx quitte l'aire de projection motrice et gagne directement le côté opposé de la moelle épinière où il fait synapse
  
$\bullet\ $ La voie indirecte : l'influx de l'aire de projection fait d'abord synapse au niveau du tronc cérébral et gagne le côté opposé du bulbe rachidien avant d'atteindre la moelle épinière.
 
Pour les voies sensitives, les fibres conduisent l'influx nerveux des récepteurs vers le cortex au niveau de l'aire de la sensibilité générale par deux voies.
 
$\bullet\ $ Une voie qui passe par la moelle épinière pour faire synapse dans un noyau gris du bulbe rachidien. 
 
Ensuite l'influx continue jusqu'au cortex en passant par une autre synapse ; cette fois-ci au niveau des couches optiques.
 
$\bullet\ $ Une autre voie qui emprunte la corne postérieure de la moelle épinière où elle fait synapse avant de regagner l'autre synapse des couches optiques en passant par le bulbe rachidien.

Remarque : 

Les influx nerveux venant de l'hémisphère gauche atteignent le muscle de la moitié droite du corps et ceux qui viennent de l'hémisphère droit atteignent la moitié gauche du corps. 
 
Le croisement des fibres motrices se fait au niveau du bulbe rachidien ou de la moelle épinière.

IV. Quelques techniques modernes d'exploration du cerveau

IV.1. La tomographie par émission de position $(TEP)$

Elle permet de localiser des zones corticales actives lors de la réalisation d'un mouvement. 
 
Cette technique utilise des isotopes d'éléments légers (oxygène, azote, etc.) capables d'émettre des positions et d'établir des cartographies de la distribution de ces différents composés dans le cerveau et de suivre l'activité du cerveau dans le temps.

IV.2. L'électroencéphalographie

Il s'agit d'électrodes réceptrices qu'on place sur le cuir chevelu pour détecter les champs électriques créés par l'activité des neurones du cerveau. 
 
On obtient ainsi des tracés appelés électroencéphalogramme. 
 
Cette technique permet de vérifier que tout contact volontaire est précédé d'une activité cérébrale.

IV.3. La scintigraphie du débit sanguin cérébral

Elle utilise des radio-isotopes qui permettent d'explorer de façon dynamique le fonctionnement cérébral par accroissement du débit sanguin qui correspond à une zone où l'activité cérébrale est intense. 
 
A l'aide d'un détecteur, on récupère les rayonnements ; puis les données peuvent être traités par un ordinateur et affichés sur un écran de télévision sous forme de petits carrés.

IV.4. L'imagerie par résonnance magnétique $(IRM)$

Elle permet l'obtention des images d'une grande précision. 
 
Les photographies de coupes du cerveau permettent de distinguer plus nettement que sur une tomographie classique, une substance (riche en eau) de la substance blanche.

Conclusion :

Les influx nerveux moteurs naissent dans des zones bien précises mais les mécanismes qui sont à l'origine de leur naissance intéressent l'ensemble du cortex cérébral qui fonctionne comme un tout.
 
Les aires motrices déclenchent les mouvements, les aires psychomotrices les coordonnent et les commandent. 
 
Les aires sensorielles permettent les sensations, les aires psychosensorielles permettent d'identifier ce qui est senti.
 
Certaines régions de l'encéphale interviennent aussi dans l'activité spontanée :
 
$-\ $ Le cervelet qui régularise les mouvements spontanés. 
 
Il les précise, les perfectionne.
 
$-\ $ Le tronc cérébral : c'est le lieu de transit des messages moteurs et sensoriels.
 
A la différence de l'activité réflexe, l'activité spontanée n'est pas  prévisible : elle est imprévisible.
 
Auteur: 
Daouda Tine

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